Les prix des produits de large consommation ont augmenté de 100%

«Les prix, notamment ceux des produits de large consommation, ont augmenté de 100% en une année (entre 2013 et 2014)», a déclaré hier Mustapha Zebdi, président de l'Association de protection et d'orientation du consommateur de la wilaya d'Alger.Il a indiqué que les augmentations de salaires censées leur permettre de faire face à cette situation, n'a pas renforcé leur pouvoir d'achat.Et de s'insurger, lors d'une rencontre avec la presse au centre culturel du 11-Décembre à Alger, contre le fait que le prix de la pomme de terre a atteint les 100 DA. «Les producteurs sont victimes autant que les consommateurs», a-t-il souligné.«Nous sommes effarés par le prix de vente de la pomme de terre pratiqué par le détaillant puisque ce produit est cédé dans les marchés de gros à 30 DA le kilogramme cette année», a-t-il lancé, s'interrogeant sur «les raisons pour lesquelles la pomme de terre est proposée au consommateur au prix exorbitant de 100 DA le kilogramme».Mustapha Zebdi a dénoncé «le fait que les agriculteurs, qui ne disposent pas de chaînes de froid, soient écartés de l'aide de l'Etat décidée pour les agriculteurs».Il a proposé le lancement d'un dialogue auquel participeront les différents acteurs et intervenants dans la production et la distribution de produits, notamment ceux de large consommation, dont le ministère du Commerce, l'Union des commerçants, les producteurs et les associations de protection des consommateurs, «pour étudier les raisons pour lesquelles les prix s'envolent, en particulier les prix des produits sensibles, et trouver des solutions pour réguler le marché».L'augmentation des prix des produits de large consommation inquiète les associations de protection des consommateurs qui voient en ces hausses une chute inquiétante du pouvoir d'achat du citoyen.De son côté, Hadj Tahar Boulanouar, porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a réfuté l'idée selon laquelle l'augmentation des prix soit liée à l'activité commerciale. «C'est une question économique dans laquelle interviennent plusieurs aspects», a-t-il relevé. «L'augmentation des salaires ne pourra améliorer le pouvoir d'achat du citoyen. Il en veut pour preuve que les salaires sont revus à la hausse annuellement et les prix des produits les plus consommés augmentent de leur côté chaque année», explique-t-il.Il recommande «de rattacher l'augmentation des salaires au développement», comme «solution à l'augmentation dans les prix des produits de large consommation. Il préconise également «l'élévation de la valeur du dinar et l'amélioration du réseau de distribution».Pour sa part, Mourad Berrour, expert en économie, a souligné que «l'augmentation des prix est un des signes de la crise que vit l'Algérie», avertissant contre ce qu'il a qualifié de «bouleversements pouvant frapper l'économie nationale, comme résultat de la chute des prix du pétrole dans les marchés mondiaux».«La crise de production en Algérie est corrigée par le gouvernement par l'augmentation des salaires, tuant de cette manière la production dans notre pays et portant atteinte au Trésor», explique l'expert en économie.