Algérie

Les plaidoiries se poursuivent dans le procès de la BCIA


Interrogations sur l’acceptation du pourvoi des frères Kharoubi La défense des accusés dans l’affaire de la BCIA commence à tirer à sa fin, plus de la moitié des avocats ayant déjà plaidé. Hier, le bâtonnier Bouali, avocat du mis en cause Bettayeb contre lequel la peine de 10 ans de prison ferme a été requise, est revenu longuement sur la responsabilité personnelle en matière pénale. «Délimiter les faits de chacun est fondamental, expliquera-t-il. Mon client ne peut endosser les griefs retenus contre son supérieur, le directeur de la BEA-Agence de Sig, décédé au courant de l’été 2006. Ce dernier, paix à son âme, avait reconnu les faits qui lui étaient reprochés durant l’instruction. Maintenant qu’il n’est plus là, le dénommé Bettayeb ne peut être jugé pour ces faits». L’avocat expliquera par la suite que «les chèques, objet de litiges et déposés par plusieurs clients, sont passés chez le dénommé Benyettou, chef du service ‘caisse’. Celui-ci, après les avoir certifiés, les remettait à son tour au dénommé Lotfi qui avait l’autorisation d’escompte. Quant à mon client, qui n’avait aucun pouvoir de décision comme on veut nous le faire croire, il s’occupait beaucoup plus de statistiques et de la gestion du service ‘client’». Me Boulil, avocat de Khelifa Brahim, interviendra à son tour, disant :»mon client a été victime de sa naïveté. C’est un pauvre malheureux qui vouait une confiance aveugle à son voisin et ami d’enfance Selka Samir qui abusera ainsi de cette confiance en proposant à Khelifa de s’associer à lui dans un fonds de commerce. De la sorte, il le poussera à établir un registre de commerce et, même, à lui faire signer une procuration générale. Croyant que la chance venait enfin de lui sourire, mon client travaillera dur comme fer, ne posant aucune question sur les documents que son associé lui présentait et qu’il signait même à blanc. C’est ainsi qu’il s’est retrouvé avec, à son actif, deux traites d’une valeur globale de 314.107.444 de dinars». Il rappellera par la suite la déclaration faite par l’associé de son client, le jour de son audition, en rappelant que «Selka Samir fera ce jour-là une déclaration très explicite, reconnaissant les faits tels que racontés par mon client, une déclaration qui déculpabilise mon mandant». Suspendue en fin de matinée, l’audience reprendra à 14 heures. Prenant la parole, l’un des avocats du directeur général de la BCIA, Ben Gaddi, soulignera que «le contrat qui le lie à cette banque (BCIA) ne lui attribue aucun poste de responsabilité au sein de celle-ci. Il n’était en fait chargé que de la comptabilité. «Plus loin, il fera judicieusement remarquer que «l’affaire BCIA a éclaté en avril 2003, après que cette banque eut refusé d’honorer des traites, en avançant qu’elles ont dépassé leurs échéances. Or, les signatures qu’on impute à mon client ont été apposées sur des traites deux mois après. Alors, où se situe la responsabilité de mon client dans tout cela?» La même défense reviendra sur le pourvoi interjeté par les frères Kharoubi en posant la question suivante :»Pourquoi tous les pourvois ont été refusés, à l’exception de ces deux-là, permettant ainsi l’ajournement de leur procès? Plus grave encore, nous sommes en train d’assister au jugement des complices alors que les principaux mis en cause brillent par leur absence». Il posera également une seconde question :»Une fois le procès des principaux accusés enrôlé, les mis en cause déjà jugés seront-ils rejugés?» Hasna Yellès
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