Algérie

Les pièces de rechange «Taiwan» inondent le marché


La filière asiatique mise à l’index Les contrefacteurs des pièces détachées reprennent généralement les pièces d’usure, de large consommation et de moindre coût, pour s’enrichir sur le dos de l’utilisateur très mal informé du risque encouru... Intervenant, hier, à la seconde et dernière journée consacrée à la contrefaçon en Algérie, le DG de la société SIAD Automobile/Peugeot a soutenu que ce qui donne l’avantage aux contrefacteurs d’occuper le terrain est le fait que le marché algérien des pièces de rechange soit très porteur avec pas moins de 3 millions de véhicules, dont un important parc roulant vieillissant. C’est même le second marché après celui de Nigeria, en Afrique. Mohamed Siad a avancé également deux principaux facteurs qui ont aidé à la multiplication du phénomène, à savoir le nombre important de consommateurs au pouvoir d’achat amoindri qui se rabattent sur les pièces dites «Taiwan», en plus de la prolifération d’importateurs non professionnels. Selon l’intervenant, les articles ciblés par les contrefacteurs, qui ne se soucient nullement de la sécurité de l’automobiliste, sont entre autres les pièces du système de liaison au sol, à l’exemple des amortisseurs ou de la pneumatique; du système de direction, de celui du freinage, du système d’embrayage, des pièces moteurs (segment, chemise et piston), des pièces de carrosserie et composantes d’allumage et d’éclairage... Il fera remarquer dans ce contexte que la filière asiatique, utilisant des réseaux de complicités divers, a inondé ces dernières années le marché algérien. Et l’impact économique provoqué par ce type de trafic, a soutenu M. Siad, est plus que menaçant. Il a permis notamment l’enrichissement des contrefacteurs, induisant des pertes très importantes au niveau du chiffre d’affaires et de la rentabilité des entreprises activant dans le domaine de l’industrie automobile. La contrefaçon de la pièce de rechange a mis aussi un frein à l’investissement des professionnels locaux, induisant parallèlement un manque à gagner au Trésor public et des frais énormes aux assurances. Pour lutter efficacement contre ce fléau, le premier responsable de la société Siad Automobile a plaidé pour la coopération des fabricants et des détenteurs de marques qui devraient, a son avis, travailler avec les opérateurs locaux sans recourir aux intermédiaires et instaurer un système de normes pour les pièces de sécurité en assurant la traçabilité des produits. Il s’agit, en outre, a-t-il préconisé, d’éduquer en premier lieu les consommateurs et former les réseaux de distribution en instaurant, par ailleurs, la responsabilisation des garagistes, notamment les mécaniciens. De son côté, Azzeddine Hamoudi, du groupe européen ZF, dira que le principal business des imitateurs est la pièce d’usure. Celle-ci est apparente à travers sa fausse référence ainsi que son emballage. Même si, des fois, la copie de très bonne qualité nous induit en erreur. Une enquête sur deux pièces contrefaites portant la marque ZF produites en Turquie ont révélé des risques hors tolérance, fera-t-il remarquer. Ceci dit, Les opérateurs nationaux ou internationaux doivent pour leur part se manifester à travers des campagnes de sensibilisation et d’information pour limiter un tant soit peu la contrefaçon des pièces détachées qui est également à l’origine de très nombreux accidents, souvent mortels.
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