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Les pertes estimées à environ 3 millions de dollars par jour



Des équipes spécialisées de maintenance ont procédé hier à l'évaluation des dégâts subis par le site El-Merk où un incendie s'est déclaré dans la nuit de mercredi à jeudi. Elles détermineront la source et l'origine de l'incident. Commenceront ensuite les travaux de remise en état des parties endommagées.Combien de temps cela prendra-t-il ' "En fait, personne ne le sait, parce qu'on ne connaît pas encore l'ampleur des dégâts", soulignent des experts. De leur point de vue, "il se pourrait que l'incendie soit lié à une défaillance technique ou à une erreur humaine". Ils ajoutent que "si les dégâts sont importants et si de grosses pièces ont été endommagées, les opérations de réparation prendront beaucoup de temps, a fortiori en ces de temps de crise sanitaire où il est difficile d'importer rapidement des pièces de rechange de l'étranger".
Rabah Reghis, expert pétrolier, estime, lui, que "pour les spécialistes de Petrofac, la société qui avait été chargée de construire, en EPC, les installations de surface de ce champ, il faut au minimum deux mois pour déterminer la faille interne ou externe, à l'origine de l'incident, un autre mois pour proposer une solution et six mois pour l'exécution des travaux".
Et tout cela risque de perturber sérieusement la production des hydrocarbures. Pour Rabah Reghis, "El-Merk sert normalement de centre de production pour la région, traitant par jour une estimation de 98 000 barils, 29 000 barils de condensat, 31 000 barils de gaz de pétrole liquéfié (GPL)".
"Il faut ajouter à cela un train de gaz liquide naturel (LGN) d'une capacité nominale de 600 millions de pieds cubes standard par jour (environ 17,143 millions de m3", ajoute-t-il. Le Central Processing Facility (CPF) dispose également d'une capacité de traitement de 500 millions de pieds cubes standard de résidus (14,268 millions de m3). Notre interlocuteur relève également que "même si le premier train reprendra la production, les pertes pourraient atteindre près de 70 000 barils par jour, soit un manque à gagner de 3 millions de dollars par jour au prix actuel du baril".
Le ministre de l'Energie, Abdelmadjid Attar, s'est rendu, vendredi dernier, sur les lieux pour s'enquérir de la situation des installations. Et c'est à l'issue de cette visite que la décision a été prise d'arrêter temporairement la production, le ministre ne souhaitant pas une mesure précipitée de reprise de la production. Mais pour des spécialistes, cela aura des répercussions sur le niveau de production déjà en baisse. Mohamed Arkab, le prédécesseur d'Abdelmadjid Attar, avait indiqué, lors d'une réunion du Conseil des ministres tenue en avril dernier, qu'en vertu de l'accord du 12 avril de l'Opep+ relatif à la baisse de la production en trois étapes jusqu'à avril 2022, la part des exportations de l'Algérie baissera, pour une première étape, de 241 000 barils/jour, puis de 816 000/barils/ jour à compter du 1er mai. Cette part augmentera à partir du premier juillet jusqu'à 864 000 barils/jours avant d'atteindre le seuil de 912 000 barils/jours entre janvier 2021 et avril 2022.

Youcef Salami



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