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Les pêcheurs invités à prendre le large




Le littoral de la wilaya de Tizi Ouzou ne dispose que de 250 embarcations, dont un seul thonier, 11 chalutiers, 32 sardiniers et de petites embarcations.Les opérateurs du secteur de la pêche ont été réunis, mardi 19 janvier, à la direction de la pêche de Tizi Ouzou pour les inviter à mettre, désormais, le cap sur la pêche hauturière pour pallier à l'insuffisance de l'offre en ressource halieutique issue de la pêche côtière et permettre, ainsi, de faire baisser les prix qui flambent sur le marché. "En plus du développement de la filière aquacole, la feuille de route 2020-2024 qu'a tracée le ministère de la Pêche porte sur deux axes principaux, à savoir le développement de la construction navale et la pêche au large.
Nous devons sortir de la pêche côtière artisanale qui a montré ses limites, nous ne devons plus nous contenter de racler les fonds de nos côtes. Nous devons nous lancer dans l'exploitation des ressources au large, autrement, la pêche hauturière", a annoncé, d'emblée, le directeur de la pêche, Belaid Hafidh, aux opérateurs présents.
À ces derniers, le directeur de la pêche a expliqué qu'une opération de recensement des compétences et capacités dont dispose la wilaya en la matière, ainsi que des projets portés par les professionnels en vue d'identifier les mesures d'accompagnement et de facilitations, a été lancée dans le but de permettre la concrétisation de cet objectif. "Cette opération ne constitue que la phase préliminaire qui permettra aux opérateurs de bénéficier des facilitations prévues et aussi la préparation et le lancement des avis d'appel à projet nationaux, prévue pour ce premier trimestre 2021", a-t-il précisé.
Et à M.Belaid d'expliquer que par la pêche hauturière, il faut comprendre les eaux sous juridiction nationale et extranationale et que cette pêche est donc plus laborieuse tant les sorties en haute mer durent 10 jours et plus et nécessitent des moyens plus efficaces et modernes. Quid justement des moyens permettant d'affronter le large ' En ce sens, l'état des lieux dressé fait état d'une "flottille vieillissante et dérisoire" tant le littoral de la wilaya de Tizi Ouzou ne dispose que de 250 embarcations, dont un seul thonier, 11 chalutiers, 32 sardiniers et le restant, de petites embarcations.
"Nous n'avons pour le moment ni le type de bateaux ni la formation nécessaire pour prétendre envisager directement une pêche hauturière intensive. Pour cela, il nous faut, certes, des bateaux dignes de ce nom, mais nous pouvons déjà appuyer ce qui existe déjà et encourager, au même temps, la construction navale naissante dans cette région qui compte déjà deux constructeurs à Azeffoun", a-t-il encore indiqué, non sans reconnaître que les politiques mises en place par le passé ont causé beaucoup de tort à ces constructeurs.
"À titre d'exemple, le constructeur Sakomas, c'est l'Etat qui l'a mis à genoux. Depuis 2013 on ne donnait plus d'autorisation pour l'acquisition de bateaux, et par conséquent, il n'avait plus de plan de charge. Mais aujourd'hui, l'Etat a fini par comprendre l'importance de ces opérateurs et qu'il faut surtout les accompagner pour développer le secteur", a soutenu M.Belaid, promettant que "désormais, le temps de l'anarchie est révolu". Seulement, a-t-il prévenu, ceux qui croient qu'il s'agit là d'un autre programme de soutien économique et s'attendent à des subventions se trompent. "Nous voulons attirer vers ce créneau des gens sérieux", a-t-il conclu.

Samir LESLOUS


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