Les pays émergents, premières victimes du ralentissement chinois

Le recul des exportations et de la production industrielle chinoise a des effets en chaîne qui affectent les pays émergents producteurs de matières premières qui souffrent déjà de l'atonie de la demande mondiale hors Etats-Unis. Selon l'économiste Céline Antonin «ceux pour qui ce sera le plus préoccupant ce sont les pays asiatiques qui dépendent énormément du commerce avec la Chine».Il y a quelques jours, le Vietnam, pour améliorer sa compétitivité vis-à-vis du géant chinois, a dévalué sa devise, le dong, pour la troisième fois depuis le début de l'année. Le Kazakhstan a fait de même avec le tenge, déprécié de 4,4%. D'autres monnaies d'Asie ont dégringolé, à l'image du ringitt malais qui a affiché un plus bas de 17 ans face au dollar. De fait, entre juillet 2014 et août 2015, les sorties de capitaux des pays émergents se sont élevées, hors emprunts bancaires, à 1000 milliards de dollars. C'est le double du montant constaté dans la foulée de la crise financière de 2008. Dans la ligne de mire aussi le Brésil qui s'apprête à connaître en 2016 une deuxième année de récession, la Russie également qui subit une baisse de son produit intérieur brut (PIB) de 4,6%, selon une estimation officielle du service des statistiques Rosstat.