Algérie

Les passerelles de l?avenir




A El Jenina, le Palais du théâtre situé à Halfaouine, le programme des JTC proposait une autre source d?émoi que le 4e art. Il s?agit du cirque artistique, une voie que les Tunisiens explorent consciencieusement et qui mérite d?être rapportée pour ce qu?elle peut avoir d?intérêt pour l?Algérie. Mohamed Driss, directeur du Théâtre national tunisien, qui est le promoteur de l?Ecole nationale du cirque de Tunis (Enact), la considère au titre « des passerelles pour l?avenir », de celles qui peuvent féconder l?art des tréteaux. Mais d?abord, qu?en est-il des spectacles donnés dans un espace aménagé à El Jenina ? Le premier est un minispectacle de Victor Cathali et de Kati Pikkarainen, du nom des auteurs et interprètes de La piste là. Deux athlètes se présentent face au public. L?un d?une solidité du roc et une femme menue dont la frêle allure est soulignée par des nattes de gamine. Grâce à la pantomime, un langage s?établit et l?on comprend que tout va reposer dans un affrontement ludique entre la force brute et la fragilité incarnées. Kati a le regard pétillant de malice et d?espièglerie, Victor est d?une robustesse herculéenne. Tous deux se prennent à bras le corps, chacun à sa façon, comme deux chatons qui s?amusent. Les facéties de Kati se suivent, Victor joue de son corps comme elle joue de sa « balourdise ». La performance des numéros de contorsion et de cabriole ne se révèle qu?après coup. Les 8 minutes de spectacle sont un enchantement. La salle d?entraînement de l?Enact est ensuite occupée par la première promotion, des élèves en 3e année. Le spectacle est basé sur une idée de Mohamed Driss. Dans une chambre près d?un berceau, d?un coffre à jouets s?échappent des pantins. Libres, ils jouent, dansent et voltigent. Minuit moins une est une chorégraphie de Sondos Belahssen, une danse athlétique où les courses poursuites s?enchaînent. Quatre filles et sept garçons déroulent des numéros sur un rythme endiablé, entrecoupé de moments de détente où la plasticité des corps se donne à voir sur des airs de valse musette. Tout est passé durant 50 minutes : le mât chinois, le trapèze, la bascule russe, le cadre et les cordes. A côté de nous, Raoudha Bendana n?est pas peu fière. Elle est professeur à l?Enact. Nous l?interrogeons sur l?opportunité de création d?une école de ce type au vu de l?exiguïté du marché de l?emploi si l?on considère le nombre d?habitants en Tunisie. Elle nous détrompe en nous rappelant l?existence d?un puissant secteur touristique avec ses centaines d?hôtels et de cabarets, et les besoins en loisirs de leur clientèle évaluée en millions de touristes. « Actuellement, ils importent des spectacles d?art du cirque. » Ce qui est remarquable dans l?affaire, c?est qu?il a suffi de peu pour que la Tunisie concrétise le projet de l?Enact. D?abord, des locaux aménagés intelligemment et à moindre frais. Ensuite, un personnel d?encadrement puisé du corps professoral d?EPS, des gymnastes essentiellement recyclés en formation continue. Enfin, des accords de partenariat avec d?autres écoles et institutions internationales. Ne devrait-il pas y avoir en Algérie preneur pour une idée pas chère et qui peut rapporter gros ?

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