Algérie - Revue de Presse

Les partis réagissent Départ du gouvernement, pressions étrangères et satisfecit



Si certains partis politiques demandent le départ du gouvernement etd'autres non, ils restent cependant unanimes pour le rendre responsable de lacrise inflationniste qui secoue le pays. Le gouvernement a-t-il échouédans sa politique socio-économique ? Les différents programmes de relanceéconomique initiés par le chef de l'Etat sont-ils réellement et concrètementappliqués sur le terrain ? Pourquoi le citoyen ordinaire, malgré les milliardsde dollars consacrés pour le développement du pays, n'arrive pas à joindre lesdeux bouts et n'aspire qu'à fuir sous d'autres cieux ? «Il faut redonner de l'espoir auxgens », nous a répondu l'ex-ministre de l'Habitat l'année dernière, quand nousl'avions interrogé sur les lenteurs et le retard connus par le projet deréalisation du million de logements. L'espoir à lui seul peut-il éternellementconvaincre ce citoyen de l'intérieur du pays ou d'ailleurs qui éprouve dudésespoir jusqu'à satiété ? Les réactions des partis politiques divergent. Lespositions entre ceux qui sont au gouvernement et ceux qui sont dansl'opposition sont diamétralement opposées, mais reconnaissent toutes qu'ilexiste beaucoup de défaillances. Chacun y va de son propre raisonnement mais leconstat est là: les changements de fond n'ont pas encore eu lieu et cela estfacilement vérifiable dans chaque coin de rue, dans les villes, les villages,les douars... et à travers les conditions de vie des Algériens. Le Mouvement de la société pourla paix (MSP) est plutôt optimiste mais reconnaît cependant qu'il y a de gravesdéfaillances dans l'application du programme de relance économique. Selon le1er vice-président du parti, Saïdi Aderhamane, l'Algérie dispose plus quejamais de moyens pour relancer son économie, mais en parallèle, les instrumentsde mise en oeuvre, à savoir les ministères, les wilayas et les collectivitéslocales, ne suivent pas. Cela, dira-t-il, n'est un secret pour personne,puisque même le chef de l'Etat n'a de cesse de le dénoncer dans ses visites detravail et d'inspection à travers le pays. « Le Président, qui a constatélui-même qu'il n'y a pas réellement de vrais développements malgré la mannefinancière, doit demander des comptes », a déclaré Saïdi, également vice-présidentde l'APN. Ce dernier en appelle carrément au départ du gouvernement, ungouvernement dont fait partie son propre parti.  Pourquoi le MSP, membre del'alliance présidentielle avec le FLN et le RND, ne dénonce-t-il pas alorstoutes ces « défaillances » qu'il invoque ? Notre interlocuteur expliqueraqu'au MSP, «on est un parti légaliste qui suit les procédures réglementaires».Le responsable du MSP a tenu à faire savoir que son parti détient le recordabsolu en terme de questions (orales et écrites) posées lors des différentessessions de l'APN. Cela dénote, poursuit-il, que le MSP n'est pas resté lesbras croisés devant la situation sociale des citoyens et le développement dupays.  «Il faut que le président de laRépublique prenne ses responsabilités en évaluant le travail du gouvernement »,conclut le 1er vice-président du MSP, qui annonce toutefois une «rentréesociale difficile». Pour le Rassemblement pour laculture et la démocratie (RCD), «le gouvernement actuel a montré ses limites eten appelle à des changements à la mesure des aspirations des citoyens etcitoyennes algériens ». « D'un côté, les caisses de l'Etat renferment plus de80 milliards de dollars, et de l'autre, le peuple subit une misère qui va ens'accentuant », a déclaré le vice-président du RCD, Djamel Fardjellah, ensoulignant que cela prouve qu'il y a absence de projet de société mais aussiune absence totale de vision économique et sociale. Le pouvoir, dit-il, estresté figé sur ses archaïsmes au moment où la société est en pleine mutation.  Le chef du groupe parlementairedu RCD avertit que si des mesures ne sont pas prises, notamment pour endiguerla hausse des prix des produits de première nécessité, le pays risquesérieusement une explosion sociale. Au FLN, c'est un tout autrediscours qui est développé. Selon Saïd Bouhadja, le responsable de lacommunication de ce parti, la politique du gouvernement consiste à appliquer leprogramme du président de la République. Ceux qui appellent au départ de cegouvernement, tonne M. Bouhadja, un homme qui passe pour être très proche deBelkhadem, ce sont ceux qui ont échoué lamentablement lors des législativesécoulées. D'après lui, les efforts déployés par l'Etat sont concentrés dans laréalisation des structures de base pour attirer les investissements étrangers.Ces efforts ne peuvent pas, dit-il, être ressentis immédiatement par le simplecitoyen mais changeront radicalement sa vie dans le futur. Bouhadja, qui marqueun temps d'arrêt avant de répondre à chaque question que nous posons, a assuréque la relance économique ne peut avoir lieu sans la réalisation de l'autorouteEst-Ouest, les ports, les chemins de fer, la modernisation des moyens decommunication, etc. « Le bilan du gouvernement est positif », tranche leporte-parole du FLN, en mettant au défi tous ceux qui appellent au départ dugouvernement de fournir des «données objectives» à leur demande. Le Parti destravailleurs (PT), quant à lui, ne demande pas le départ du gouvernement maisexhorte ce dernier à ne pas céder face à ce qu'il a qualifié de «pressionsétrangères pour maintenir l'Algérie dans sa dépendance». M. Taazibt Ramdane,membre de la direction du parti, qui a tenu à rappeler les positions immuablesdu parti de Louiza Hanoune concernant la privatisation menée par legouvernement, a mis en garde contre « les forces étrangères qui utilisent desbrèches pour déstabiliser le pays ». Notre interlocuteur, qui ne veut pastrancher sur le bilan du gouvernement, lui conseille cependant de méditersérieusement sur l'abstention record des citoyens lors des élections du 17 maipassé. Les dizaines de harragainterceptés régulièrement au large de nos côtes, ainsi que le suicide quidevient de plus en plus fréquent chez nos jeunes, cela devrait faire réfléchirle gouvernement, poursuit M. Taazibt, qui appelle à son tour à utiliser lamanne financière dont dispose notre pays pour de vrais projets économiques. Anoter que nous avons tenté à plusieurs reprises de joindre les responsables duRND, mais sans succès.



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