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Les partis et la loi de finances


Les partis et la loi de finances
On y est presque! Plus que 14 amendements sur les 76 prévus et le projet de loi, sur la loi de finances 2015, pourra passer au vote. Jeudi dernier, les 62 autres amendements étaient approuvés. On ne peut pas dire que les discussions ont été âpres dans l'hémicycle ni que le contenu du projet de loi ait été réellement décortiqué. La retransmission en direct a permis à l'opinion publique de se faire une idée sur ce qu'ils peuvent attendre des partis politiques. Que les partis de la majorité ne trouvent aucune objection, ou presque, cela tombe sous le sens. Mais que ceux de l'opposition, exception faite du PT, se confinent à la critique molle et imprécise qui emprunte les sentiers battus, voilà qui est de nature à remonter le moral du plus pessimiste sur l'alternance tant revendiquée par ces mêmes partis. Qu'ils soient représentés au Parlement ou pas, car ceux qui s'agitent à l'extérieur n'ont pas été plus bavards sur le sujet. Certes, on a entendu des voix s'élever contre le prix du timbre du passeport que le gouvernement veut porter à 10.000 DA, avec des arguments discutables ou à tout le moins à discuter tel le doublement de la durée de validité, la suppression des timbres des autres documents (casier judiciaire, certificat de nationalité notamment). La protestation n'a pas fait dans le «détail» mais dans la défense populiste du pouvoir d'achat. D'ailleurs, elle s'est bien gardé d'avancer un quelconque «juste prix». Pour le reste, les interventions ont tourné autour de la baisse du prix du pétrole. De la diversification de l'économie. De la «courbe ascendante» de la facture des importations. Des lieux communs formulés en autant «d'inquiétudes». Au-delà de l'absence de propositions concrètes après les constats, c'est cette «inquiétude» de ces partis qui est la plus inquiétante sachant que par définition leur objectif final est d'arriver au pouvoir. Qui du peuple ou des dirigeants consolera, ce jour-là, l'autre' Certains comme les partis de l'Alliance de l'Algérie verte ont été un peu plus précis. Ils ont accusé le gouvernement de ne pas «avoir de vision économique claire». On a envie de crier «mais éclairez-le ce gouvernement!». Dans le noir absolu, ils poursuivent en pointant du doigt «l'échec de la politique des investissements». N'attendez pas, ils n'avancent aucune autre recette pour faire affluer les investisseurs. On a même eu droit à une pirouette cocasse. Elle est venue du FLN qui a «salué la décision d'abroger l'article 87 bis». Une abrogation qui est, depuis un certain temps déjà, du domaine de la recherche historique. Le FFS aura été le seul à vouloir être rassurant en précisant que «le prix de référence du pétrole (pris en compte par le projet de loi) est de 37 dollars». Ce qui n'est pas le cas sur le marché. A ce sujet et pour aller dans le même sens rassurant, des spécialistes internationaux avancent que le prix du baril devrait se stabiliser «à moyen terme dans une zone de prix comprise entre 90 et 100 dollars». Ils appuient leur prévision sur le fait que les Etats-Unis veilleront à maintenir cette fourchette car leur production de gaz de schiste ne serait plus rentable avec un baril à 80 dollars. On sait que pour défendre leurs intérêts, les Américains ont le poids et la méthode. Et quand cela va également dans le sens de nos intérêts, même Mme Hanoune ne s'en plaindra pas. Ceci dit et si c'est le projet de loi de finances qui nous donne l'occasion de refaire l'état des lieux du paysage politique, il faut rappeler aussi que ce même projet de loi ne fait que traduire le programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Lequel programme date de la dernière campagne électorale présidentielle. Il y a plus de six mois. Sauf erreur, l'opposition n'a jamais critiqué son contenu. Alors, pourquoi s'attendre à ce qu'elle trouve subitement aujourd'hui un contre-programme qu'elle n'avait pas hier' On a juste le droit de le rappeler!




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