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Les Palestiniens doivent se défier des «amis»


Peu avant que Donald Trump n'annonce sa décision de reconnaître Jérusalem en tant que capitale d'Israël, son administration avait anticipé le fait qu'elle allait provoquer un tollé international de réprobation que l'Autorité palestinienne ne manquerait pas d'exploiter dans son offensive diplomatique visant à mettre en accusation l'Etat sioniste au sein des instances onusiennes et de la justice internationale pour les violations répétées et irrécusables qu'il commet contre les droits du peuple palestinien et la légalité internationale. Pour tenter d'intimider cette Autorité palestinienne et la dissuader d'utiliser l'arme diplomatique à l'encontre de cet Etat mais aussi contre la décision annoncée du président américain, son administration l'avait menacée d'une procédure de fermeture de sa représentation à Washington.La décision de Donald Trump est trop grave par ses conséquences et en s'ajoutant aux violations commises par l'Etat sioniste elle a au contraire conforté l'Autorité palestinienne à ne pas céder au chantage américain. Ce qu'elle a fait savoir en déclarant primo qu'elle ne considère plus les Etats-Unis comme un médiateur crédible dans le conflit israélo-palestinien et que secundo elle va amplifier son offensive diplomatique internationale visant à l'isolement de l'Etat sioniste contrevenant à la légalité internationale et à dresser la communauté internationale contre l'inacceptable bafouement de cette même légalité par l'Amérique elle-même.
En ouvrant ce front diplomatique par lequel elle entend se rallier les soutiens dont elle a besoin pour faire échec au complot contre la cause de son peuple qu'ont tramé Washington et Tel-Aviv, l'Autorité palestinienne a plus à se garder de ses « amis » que de ses ennemis. Parmi les premiers, il y a en effet de qui elle doit se méfier et ne pas fonder sa ligne de conduite sur les « conseils » qu'ils lui prodiguent. En cela sont particulièrement visés les Etats arabes dont la trahison à l'endroit de la cause palestinienne est désormais un secret de polichinelle dont même l'homme de la rue n'est plus dupe. Eux s'empresseront auprès de l'Autorité palestinienne pour lui demander de « calmer le jeu » et lui faire miroiter leurs interventions auprès de la Maison Blanche pour qu'elle rééquilibre ses positions sur le conflit israélo-palestinien. En restant à leur remorque, l'Autorité palestinienne consommera le crime de subordination de la cause de son peuple à des Etats et des régimes qui ont acté la trahison de celle-ci comme la condition «sine qua non» de leur survie. C'est paradoxalement en Occident et en Europe en particulier que les Palestiniens peuvent espérer provoquer les réactions les plus fermement opposées au déroulé du complot américano-israélien que Donald Trump s'est mis en tête de mener à son terme. L'unilatéralisme de la politique américaine version Donald Trump et dont sa décision sur Jérusalem en est l'une des plus calamiteuses démonstrations est cause en Europe d'une montée spectaculaire du doute sur le leadership de l'Amérique sur les démocraties occidentales au regard que le président qui l'en estime investi veut les réduire à n'être que les supplétifs consentant à sa vision des relations internationales totalement tributaires des seuls intérêts de son pays.
Mahmoud Abbas et l'Autorité palestinienne peuvent capitaliser au profit de la cause palestinienne l'inquiétude qui enfle en Europe devant la tournure que prend la politique internationale de l'Amérique consistant en provocations tous azimuts et en injonctions humiliantes à l'endroit même des alliés traditionnels des Etats-Unis qu'elle cantonne dans le rôle d'acteurs soumis.



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