Algérie - Revue de Presse

Les Palestiniens d'Alger, entre Hamas et Fatah



Même à des milliers de kilomètres de leur patrie, Hamas, Fatah, Israël et les Etats-Unis les hantent dans leur quotidien. Les Palestiniens d'Alger, en dépit de leurs différences politiques et religieuses, croient toujours en la création d'un Etat palestinien libre. Mais pour y arriver, ils savent qu'avant de régler leurs problèmes avec Israël, ils devront mettre fin aux divisions internes. « Rien n'a changé. Au contraire, les choses régressent en Palestine. A Ghaza, les Palestiniens manquent de tout, d'infrastructures, d'eau et de soins. Plus grave encore, les vaccins contre la grippe porcine se font rares et le nombre de décès augmente de jour en jour », déplore Hocine Anbar, 53 ans, résidant en Algérie depuis quinze ans. Un an après l'offensive militaire israélienne contre Ghaza, les Palestiniens d'Alger s'inquiètent autant que leurs frères pour l'avenir de leur cause, que les divisions entre le Hamas et le Fatah ont mis à mal. De leur avis, l'unité palestinienne est victime « de la stratégie du 'diviser pour mieux régner' menée par Israël et les impérialistes américains et européens ». « Le but du pilonnage de Ghaza était d'affaiblir le peuple palestinien, le décourager en lui prouvant, une fois de plus, qu'Israël est bien soutenu par les plus grandes puissances du monde », analyse Tayssir Abou Bakr, membre du Front de libération de la Palestine (FLP), à Alger.« La division de la Palestine, c'est aux partis politiques (Hamas et Fatah) d'en assumer la responsabilité. Car, au lieu de réagir intelligemment pour affronter les Israéliens, une guerre de leadership a donné lieu à des affrontements armés, mettant ainsi le peuple palestinien au creux de la vague », atteste H. Anbar, en reconnaissant que la lutte armée contre l'ennemi israélien est parfois inévitable. Mais les erreurs du peuple palestinien ne datent pas d'hier, car, selon Salah Mohamed, représentant du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), « la plus grande erreur a été commise en 1993, lorsque le défunt président Yasser Arafat a signé les accords d'Oslo, en reconnaissant l'Etat d'Israël ».A l'époque, les Palestiniens souffraient (déjà) de la division des pays arabes. « Ils étaient affaiblis. Sortant d'une guerre sans merci entre le Koweït et l'Irak, les Arabes reprochaient presque à la Palestine cette discorde, l'accusant de soutenir Saddam Hussein contre le Koweït. » Aujourd'hui, c'est un autre obstacle qui vient freiner l'autodétermination du peuple palestinien, à savoir le conflit qui oppose les deux organisations au pouvoir du côté palestinien. « La Palestine ne verra pas le bout du tunnel si le Hamas ne se résigne pas à appliquer les recommandations du Fatah. Aussi, la population palestinienne, notamment la nouvelle génération, doit être mobilisée et orientée, chose qui est quasi impossible puisque toute forme de mobilisation est interdite en Palestine », précise Tarek Abou Okel, officier dans la Marine palestinienne, 40 ans, résidant en Algérie depuis dix-huit ans.Pour sa part, le parti des Frères musulmans est seul responsable de la fragmentation de l'unité palestinienne : « Le Hamas ambitionne d'atteindre le pouvoir, et si ses responsables ne se résignent pas à rejoindre le Fatah dans sa politique, et signer la feuille de route égyptienne, Israël et ses alliés continueront à faire de Ghaza un dépotoir ». Mais à vrai dire, la désunion des Palestiniens reflète toujours « la nature de la relation difficile entre les nations arabes », explique Salah Mohamed, représentant du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP). « Les médias occidentaux, et malheureusement certains médias arabes aussi, nuisent à l'image des Palestiniens en présentant les résistants comme des terroristes. Où est la solidarité des pays arabes ' , s'interroge-t-il. Ils prétendent soutenir la cause palestinienne, mais sur le terrain, on n'a vu aucun appui concret de leur part' »
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