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Les Oranais appréhendent un mois compliqué



El-hadja, qui avoisine les 80 ans, toujours alerte, tire son chariot modérément rempli au retour du marché du quartier de l'Usto, à la périphérie d'Oran. "Je sors faire les courses tous les 3 ou 4 jours, je ne peux pas acheter tout d'un coup, et comme ça je vois un peu de monde, mais je n'ai pas le goût comme avant. À cette période d'habitude je préparais le Ramadhan àvenir, mais comment on va faire cette année avec cette maladie ' Que Dieu nous vienne en aide", nous dit-elle, le visage sincèrement marqué par le désarroi. Et cette grand-mère n'est pas la seule à appréhender le prochain mois de Ramadhan, qui est pour très bientôt et qui s'annonce hors norme et totalement inédit, en raison de la pandémie de Covid-19 et des mesures de restriction pour lutter contre ce virus. Ce sont tout autant les difficultés d'approvisionnement qui sont redoutées, comme le prouve la ruée sur certains produits de base (huile, sucre, farine, semoule?), ainsi que tout ce qui est lié à l'aspect socioculturel et de convivialité qui seront impactés.
Une autre femme avoue que son angoisse va être la gestion de son époux, grand fumeur, et qui va rester confiné à la maison. "Je ne sais pas comment je vais faire, c'est un grand nerveux, il n'a pas de patience", avoue-t-elle, anticipant des tensions à venir au sein du foyer. D'autres mères de famille expliquent que l'ambiance n'y est pas et que les repas riches et variés à confectionner ne seront pas possibles pour cause de confinement et de réduction des achats pour ne pas trop entamer les provisions.
Sur un autre plan, beaucoup se posent la question du confinement qui va toucher la tradition religieuse avec tarawih. Des citoyens entendent se rendre malgré tout dans les mosquées, mais celles-ci fermées, va-t-on vers des affrontements, s'interrogent çà et là des citoyens.
Et que dire des traditionnelles soirées en plein air dans les parcs, dans les jardins, les enfants autorisés à veiller et jouant dans la rue jusqu'à minuit, et le front de mer où des centaines de familles ont aussi l'habitude de déambuler. C'est toute cette vie qui ne sera pas possible pour ce Ramadan 2020.


D. LOUKIL
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