Algérie - Revue de Presse


Interrogé sur le silence des ONG internationales à propos du rapt des diplomates algériens, alors qu'elles sont promptes à réagir, et c'est leur rôle, dans des affaires de cette nature, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini, estime qu'il y a eu «un silence radio car les médias internationaux en ont peu parlé et les ONG encore moins.
C'est inexplicable. Cela dénote une hostilité envers l'Algérie même quand nous sommes victimes. Les ONG hésitent à se solidariser et c'est incompréhensible, cela prouve qu'il y a à l'égard de l'Algérie des préjugés qui ne reposent sur aucune justification. Cette situation est totalement injustifiable, c'est une question qui mérite d'être soulignée».
Le bureau d'Alger d'Amnesty international s'est abstenu de faire des déclarations, car «la personne habilitée à répondre sur les grands dossiers, Gaetan Mooto, se trouve au Mali pour s'enquérir de la situation qui prévaut sur place. Néanmoins, notre interlocutrice a tenu à nous préciser que son organisation qui est contre le rapt n'a pas de position sur «l'évolution politique ou sur les mouvements politiques, mais sur la violation des droits humains». Concernant la position de son organisation sur la situation au Mali, notre interlocutrice nous renvoie au site d'Amnesty pour consulter les dossiers concernant le pays.
Nous avons également interrogé le président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH). A la question du silence de son organisation sur le rapt des diplomates algériens, M. Noureddine Benissad précise «qu'entre ne pas réagir et ne pas avoir accès aux médias, ça n'est pas la même chose. Il y a des entités qui sont bien médiatisées par rapport à d'autres.
Nous demandons d'ailleurs un traitement d'égalité, mais nous avons beaucoup de choses à dire. Sur le principe, nous condamnons tout acte de violence et de chantage. Nous défendons le droit à la vie, à la sécurité. Nous ne regardons pas le statut, nous condamnons et nous demandons qu'une enquête soit diligentée. Nous demandons leur libération et que les pouvoirs publics fassent tout ce qui doit être fait pour assurer la sécurité des personnes, ils en sont les garants».
Sur le silence des ONG internationales sur le sort de nos diplomates, il nous confie que les nombreux événements en cours dans le monde ont peut-être fait qu'elles n'ont pas réagi ou que leur discours n'a pas été relayé. Mais sur le principe, toutes les ONG dénoncent les rapts, a-t-il précisé. La situation au Sahel interpelle son organisation. «Cela se passe près de nos frontières, mais nous n'avons pas de données. Il y a beaucoup de non-dits, de manipulation, d'interférences des puissances étrangères qui ont des intérêts», a-t-il précisé.
La FIDH condamne Contacté par mail, un membre de la Fédération internationale des droits de l'homme nous dira que la FIDH «condamne fermement l'enlèvement des sept diplomates algériens et appelle à leur libération immédiate».
A la question de savoir pourquoi la FIDH n'a pas réagi jusqu'alors, il dira que son organisation traite de nombreux sujets qui la préoccupent dans le cadre de son plaidoyer au niveau des instances internationales et régionales. Elle doit réagir dans le cadre de son plaidoyer auprès de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples dont la session se tiendra à Banjul à partir du 19 avril.
Concernant la situation dans la région du Sahel, elle précisera que la FIDH est très préoccupée par la situation au nord du Mali, dans le territoire contrôlé par la rébellion et les groupes armés islamistes ou les violations des droits de l'homme se multiplient. La situation sécuritaire et humanitaire y est précaire et a forcé depuis la fin janvier 2012 entre 70 000 et 90 000 personnes à se déplacer au sud, et environ 200 000 personnes à se réfugier dans les pays limitrophes (Algérie, Mauritanie, Niger, Burkina Faso).
Plus généralement, la situation dans la région du Sahel est source de vives inquiétudes : absence de protection de l'Etat, présence de bandes criminelles organisées et de groupes islamistes se revendiquant d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), sont autant de facteurs de déstabilisation encore aggravés par la circulation d'armes venues de Libye.


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