Algérie

Les occupants des «haouchs» de la mort relogés




«Ils ont cédé leurs anciens logements à 200 millions avant de déménager» Les importants transferts des habitants du vieux bâti et des «haouchs» de la mort étant toujours d’actualité, les observateurs n’ont pas manqué de relever que cette campagne a été jalonnée de nombreuses contestations et recours. Ceci, pour dire l’im-mense détresse de la plupart des familles d’Oran. A ce sujet, nul n’ignore que citoyens et membres des commissions de recensement n’arrêtent pas de s’accuser mutuellement de certains comportements et dépassements qui auraient entaché cette opération. Nul, cependant, ne peut dire, avec exactitude, qui dit vrai. Ceci n’empêche pas d’avouer que l’opération, que personne n’attendait, a constitué une grosse surprise pour l’ensemble des citoyens. L’opération ayant touché 100 immeubles, éparpillés à travers 8 secteurs urbains, il ne pouvait en être autrement. A ce propos, on fait remarquer qu’il n’y a que le secteur urbain Ibn-Sina qui n’a bénéficié d’aucun logement sur les 500 constructions marquées au «rouge» sur la base des rapports de la commission de recensement de la wilaya, dont les travaux ont pris fin le 18 février 2008. Nos sources rappellent que la mission du CTC a débuté en juin dernier et que c’est toujours cet organe qui a émis des réserves sur les constructions dont les occupants devaient être transférés. De sources concordantes, on assure que, dans leur majorité, les contestataires ayant manifesté devant les secteurs urbains portent de graves accusations contre la commission de wilaya qu’ils accablent d’avoir, elle-même, choisi les immeubles à évacuer et les familles à délocaliser. Pour leur défense, les membres de cette commission assurent avoir travaillé sur la base des rapports de la Protection civile, des services de police ainsi de la presse nationale qui s’intéressait aux pénibles conditions de vie de ces centaines de familles. L’opération ayant concerné 827 familles des « haouchs « de la mort, dont le calvaire a duré plus de 30 longues années. Ceci, sans oublier les intrus possédant des biens immobiliers mais qui se sont faufilés parmi ces familles pour en obtenir d’autres. Ils n’avaient, à l’évidence, pas compté sur l’efficacité du contrôle sur le plan national et des bons résultats qu’il a donnés. C’est, déclare-t-on, grâce à la fiabilité de ce contrôle que près de 130 intrus ont été épinglés et exclus du bénéfice du relogement. Pour éviter que les constructions dont les habitants ont été transférés et relogés soient réoccupées par des squatters, les constructions inoccupées ne seront plus alimentées en énergie électrique et en eau potable. Cette opération, assure-t-on, a déjà été entamée par la Sonelgaz et par la SEOR. Afin d’interdire aux squatters de les réoccuper, ces constructions ont, tout simplement, été murées par des agents de la municipalité que des intrus ont menacés. A signaler que dans de nombreux cas, les portes, fenêtres, compteurs et conduites en cuivre, des logements évacués, ont été emportées par des prédateurs. On fait aussi état de l’incapacité des autorités locales à maîtriser la situation pour diverses raisons, parmi lesquelles on peut citer l’absence, au moment du passage de la commission d’enquête, de 20 familles. Par ailleurs, 44 autres familles, dont les noms figuraient sur la liste de bénéficiaires, n’ont pas reçu de clés parce que la majorité d’entre elles comptent des célibataires, des femmes divorcées et des veuves sans enfants. Pour ces catégories d’habitants, on croit savoir qu’elles seront momentanément hébergées dans un centre de transit en attendant leur relogement. Pour justifier le choix de cette option, on explique que la plupart des logements encore disponibles sont de type F3 et F4 et qu’il n’est pas question de les livrer à des célibataires alors que des centaines d’autres familles aspirent à des F3 et que celles de Ras El-Aïn ont été relogées dans des F2. On apprend aussi que des familles détiennent des titres de propriété et qu’elles ont, tout simplement, refusé d’être déplacées. Face à ces problèmes, les autorités locales sont désarmées et ne peuvent adresser d’avertissements écrits à ces propriétaires. La wilaya n’ayant pas prévu ces cas, elle n’a rien fait pour l’expropriation des propriétaires de leurs biens fonciers en contrepartie de leur relogement. Plus grave encore, les autorités n’ayant pas muré ou scellé des maisons, certains de leurs anciens occupants ont fait venir leurs proches et les y ont installés. Cas des immeubles non visités par la commission et de ceux non identifiés Selon les rapports en provenance des secteurs urbains, sur l’ensemble des immeubles relevant de la propriété privée, 40% appartiennent à des héritiers ou à des étrangers. Souvent, ces biens étaient abandonnés par les propriétaires depuis 50 ans et habités par des gens qui ne payaient aucun loyer. Dans d’autres cas, des litiges sans fin ont fait que certaines de ces constructions n’ont pas fait l’objet de travaux de réparation et d’entretien et se trouvent, de ce fait, dans un piteux état. Pour régler ces problèmes, la wilaya devrait prendre les dispositions réglementaires qui s’imposent. On signale aussi que certains de ces propriétaires se sont officiellement engagés à ne plus louer ces immeubles et à engager des travaux de réparation. D’autre part, certains contestataires déclarent qu’aucune commission n’a recensé les immeubles menaçant ruine et que certains logements ont été endommagés lors du séisme du mois de juin de l’année en cours mais qu’ils n’ont pas été signalés aux services de la wilaya. 10 millions pour les vieilles constructions et 200 pour les nouvelles Dans les coulisses, on laisse entendre que des familles ont empoché 10 millions de centimes avant de remettre les clés de leurs anciens logements à des tiers. C’est, dans tous les cas, l’information qui circule parmi les citoyens qui n’hésitent pas à accuser, à tort, la commission de corruption. Selon des sources, ces rumeurs tendent à faire échouer cette importante campagne et ainsi priver 5000 familles qui vivent dans des conditions lamentables d’obtenir un logement décent. Pour faire échec à cette campagne tendancieuse, les citoyens devraient patienter et ne pas se prêter à ce jeu. On rapporte, en effet, que des spéculateurs ont exigé 200 millions de centimes pour céder les logements qu’ils occupaient et dont ils ont été délocalisés pour être relogés ailleurs. El-Hamri après le transfert A chaque fois qu’on évoque El-Hamri, on se rappelle l’accident mortel survenu, l’année dernière, à 3 membres d’une même famille. Depuis ce tragique événement, des efforts sérieux ont été faits pour éviter de tels drames. A El-Hamri donc, les statistiques font ressortir l’existence de 200 immeubles marqués au rouge. C’est aussi le transfert de 184 familles qui occupaient 45 immeubles. Toujours dans ce vieux quartier, 500 recours sont parvenus à la commission qui doit les étudier. Parallèlement à cela, le délégué du secteur urbain, M. Reffas Mohamed, est au four et au moulin et reçoit en moyenne, 100 à 200 familles par jour. Dans la plupart des cas, ces familles occupent des constructions qui menacent ruine et qui risquent de leur tomber sur le crâne. Pour apporter le plus dont a besoin le secteur dans sa quête inlassable de satisfaire le maximum de citoyens dans le besoin, les bonnes volontés commencent à se manifester. Ainsi, on a enregistré 10 engagements écrits par lesquels des volontaires prennent sur eux la responsabilité de protéger la commission, dès que celle-ci aura repris le travail qu’elle a dû interrompre après l’agression de l’un de ses éléments. Parmi ces volontaires, une vieille dame s’est engagée à user de la force si jamais quelqu’un essayait de s’en prendre à la commission. Pour rappel, pour plus de transparence et une meilleure équité dans le travail de la commission, le wali d’Oran a pris un arrêté interdisant aux membres de cette même commission de bénéficier de logement même si eux-mêmes habitent dans ce quartier et que leurs habitations menacent ruine. Ceci, afin de préserver sa crédibilité et lever toute équivoque. Benmeriem M. & N.M.
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