Algérie - Revue de Presse

Les observateurs internationaux



Deux poids, deux mesures Jamais élection dans le monde, même dans les pays autocratiques sous haute surveillance internationale, aura attiré autant d?observateurs internationaux comme ce fut le cas pour l?élection présidentielle palestinienne. Ce scrutin a drainé un fort contingent d?observateurs internationaux européens et non européens frôlant le million et représentant aussi bien des gouvernements comme la délégation de l?Union européenne conduite par l?ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard que des organisations non gouvernementales ou des fondations, à l?instar de l?Institut de la paix d?Atlanta présidé par l?ancien président américain Jimmy Carter. Ramené au potentiel du corps électoral palestinien inscrit sur les listes électorales, le rapport est d?un observateur pour deux électeurs. Du jamais vu nulle part au monde ! Les autorités palestiniennes n?avaient exprimé aucune objection pour la venue des observateurs internationaux en vue de superviser le scrutin de dimanche. Le jour du vote, ces derniers se sont déployés dans tous les bureaux de vote et accompli leur mission en toute liberté et sans aucune entrave de quelque nature que ce soit. Si la présence de certains observateurs participait d?un souci noble d?aider les Palestiniens à se démocratiser , d?autres en revanche avaient pour mission de trouver dans le système électoral palestinien et le déroulement du scrutin des failles par rapport au respect des standards démocratiques pour valider la thèse israélienne selon laquelle les Palestiniens ne sont pas encore mûrs pour la démocratie et par conséquent pour la création d?un Etat palestinien. Le matraquage fait par Israël et son principal et puissant allié les Etats-Unis pour faire de la question de la démocratisation des institutions palestiniennes une des conditions de la relance du processus de paix n?est sans nul doute pas étranger à cet intérêt, pour le moins suspect, manifesté par ces observateurs instruits d?observer le scrutin avec des ?illères pour ne pas relever les obstacles dressés ouvertement par le gouvernement israélien devant les Palestiniens des territoires occupés pour les empêcher de voter. Les chefs des différentes délégations des observateurs internationaux n?ont certes pas manqué de délivrer des satisfecit à l?Autorité palestinienne pour le bon déroulement du scrutin, mais à l?inverse, ils ont observé un silence complice, voire coupable devant les pressions exercées par le gouvernement israélien sur l?Autorité palestinienne avant et pendant le scrutin pour vider le de toute sa substance démocratique. Ces observateurs n?ont pas jugé nécessaire d?intervenir alors qu?ils étaient tout naturellement interpellés pour faire respecter à Israël ses engagements de ne pas entraver le processus électoral lorsque, durant la campagne électorale, Mahmoud Abbas avait été empêché de tenir son meeting à El Qods et que l?autre candidat Mustapha Barghouti avait été embarqué par la police israélienne à l?Esplanade des mosquées. En créant toutes les conditions politiques et démocratiques pour la tenue d?un scrutin libre, l?Autorité palestinienne a sans conteste marqué des points positifs à son actif dans le sens de la formation d?un Etat respectable fondé sur des institutions nourries à la culture démocratique. Le chef de la délégation des observateurs européens, Michel Rocard, a d?ailleurs clairement relevé cette maturité politique des Palestiniens dans une déclaration faite hier à Radio France International affirmant que « l?élection de M. Abbas devrait donner à l?Autorité palestinienne une respectabilité internationale ».
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