Les monopolistes

Un athlète algérien gagne la médaille d'or. Il la dédit au président et au peuple. Un athlète européen gagne la médaille d'or. C'est tout juste s'il la dédit à sa femme et ses enfants. Il affirme qu'il va bosser pour en gagner d'autres et surtout pour améliorer ses performances. Nationaliste l'Algérien, et pas nationaliste du tout ce Japonais ou cet Européen'Dans un pays où nombre de dirigeants politiques et de dirigeants d'associations dites liées à la guerre d'indépendance n'arrêtent pas de revendiquer pour eux-mêmes le monopole sur la patrie, il est inévitable que finit par arriver le moment où des Algériens voudront s'approprier ce nationalisme et le droit de dire qui sont ceux qui aiment ou qui n'aiment pas leur pays. Excès suspect de nationalisme, trop de nationalisme, à toute heure, à tout moment, debout, couché, assis, disponible en permanence à citer de pleins slogans, plus particulièrement quand il leur est demandé de s'adresser à la foule, de réciter les mêmes partitions, d'invoquer le million et demi de Chahids?Excès suspect de religiosité, cercle frontal pour revendiquer le ralliement, référence religieuse sans cesse citée à tout moment? Les deux discours se rencontrent, se croisent et très souvent ne divergent pas sur le plan du monopole. Le monopole sur le nationalisme, le monopole sur la religion. Il n'y a qu'eux qui aiment leur pays, et il n'y a pas de place sur le navire sauf à quémander leur caution. Il n'y a qu'eux qui savent ce qui est licite et ce qui ne l'est pas. La souveraineté nationale ' Eux seuls savent comment la sauvegarder et eux seuls perçoivent la menace qui pèsera sur la souveraineté et les parades également.Dès que vous approchez un des " monopolistes ", vous aurez droit à un rappel sur l'héroïsme des chouhada, une larme prête à perler. Il ne manque plus qu'à ce que soit entonné " Kassamen". Quand des Algériens vont-ils cesser de chercher à en mettre plein la vue à d'autres Algériens et de s'occuper réellement à travailler s'ils disent aimer leur pays plus que nous tous'