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Les mises en garde des spécialistes


Les mises en garde des spécialistes
Les participants à la conférence d'information animée, hier, au forum de la Sûreté nationale sous le thème « ensemble pour lutter contre la violence » ont plaidé pour le renforcement de l'arsenal juridique et l'intervention implacable sur le terrain pour l'application des stratégies mises en place. Ce dispositif est la meilleure manière d'endiguer un phénomène qui gangrène la société. L'idée d'un réseau de lutte contre la violence a été également émise. « Un cours spécial sera consacré dans les établissements scolaires à la violence en octobre prochain. Ce cours traitera notamment de la violence dans les stades compte tenu de la douloureuse épreuve vécue dernièrement », a affirmé la présidente de l'association algérienne d'alphabétisation, Iqraa, Aïcha Barki. Elle n'a pas manqué de souligner que « la violence verbale est le produit du comportement des adultes ». Dans ce sens, elle évoquera l'histoire d'une fille de cinq qui, devant l'impossibilité de l'inscrire dans une école, n'a pas trouvé mieux que de crier devant la directrice de cet établissement et en présence de son père : « si je ne suis pas inscrite, je m'immolerai par le feu ». Pour la présidente d'Iqraa, la création d'un réseau de lutte contre la violence est même souhaitable. La représentante de la ministre de la Solidarité nationale a rappelé que notre pays a mis en place des stratégies de lutte contre la violence faite aux femmes en 2007, la famille et l'enfance (2010). Un arsenal juridique a suivi pour traduire ces stratégies, le dernier en date étant le code de l'enfant et celui de la protection des personnes âgées. L'intervenante soulignera que « le projet d'amendement du code pénal sera présenté prochainement au parlement ». Elle a également signalé que le ministère de la Solidarité dispose de centres à travers les 48 wilayas pour la prise en charge des victimes de la violence, y compris par une insertion professionnelle. De son côté, la représentante du FNUAP a réaffirmé l'engagement du Fonds dans le programme d'alphabétisation et la stratégie de lutte contre la violence, « aux conséquences désastreuses sur la vie des femmes et des enfants ».La violence en milieu scolaire reste minime« La lutte contre la violence est le cheval de bataille de la DGSN », selon Kheira Messaoudène, présidente du bureau de protection de l'enfance de la Sûreté nationale. « La DGSN a participé à toutes les stratégies de lutte contre la violence à l'égard de la femme et de l'enfant. Toutefois, nous prônons la prévention d'où le lancement en 2013 d'une campagne de lutte contre la violence en milieu urbain et des journées de sensibilisation. Aussi la formation spécialisée des éléments de la police annoncée récemment par le DGSN, est un pas de plus dans la lutte contre la violence », a-t-elle expliqué. Mais contrairement à ce qui est colporté, la violence en milieu scolaire est, selon Messaoudène, « minime ». « 151 cas ayant impliqué 182 personnes ont été enregistrés en 2013. Pour le premier semestre de l'année 2014, les services de police ont enregistré 71 cas qui ont fait 112 victimes impliquant 88 personnes parmi les élèves, les enseignants et les parents d'élèves », a-t-elle relevé. Elle fera remarquer en outre, la démission flagrante des parents et l'encouragement de la violence par le silence et l'absence d'une culture de dénonciation auprès des services concernés. Le président du réseau Nada, Abderrahmane Arar, a mis en exergue le dysfonctionnement entre les textes de loi et le terrain. Ce qui fait augmenter les cas de violence et de victimes parmi les mineurs. Il soutiendra que l'absence d'un suivi psychologique des victimes et l'inexistence de structures sanitaires de prise en charge des drogués des moins de 18 ans favorisent aussi l'émergence de cette violence. « 6.000 à 7.000 enfants sont en danger moral, 700 mères célibataires sont des mineurs. Il nous faut de nouveaux mécanismes et une nouvelle dynamique pour mettre un terme à cette situation qui menace notre stabilité », observe-t-il. Pour Arar, il est également essentiel de réactiver le projet de loi de protection et de prévention contre le crime et la dépravation et le projet de l'alerte d'un kidnapping ou d'un viol soumis en 2012.




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