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Les Médéens fidèles à la tradition


Malgré la crise sanitaire, l'engouement n'est pas moindre. L'arrivée du Nouvel An berbère est chaque année un rendez-vous incontournable pour les médéens, celui de faire revivre cette tradition ancestrale qui symbolise l'identité, la fertilité, l'abondance et l'union. On prépare l'événement plusieurs jours à l'avance.Tous les commerces sont en fête. Des magasins bien achalandés et toutes sortes de fruits et de confiseries y sont exposés. Mais bon nombre d'entre eux sont spécifiques à Médéa et sont les produits des familles autochtones de la région comme «halwet la3nab» ou «kefta» une sorte de pâte confite faite à base de raisin ou encore le «rob» une boisson très prisée dans le Titteri que l'on confectionne également à base de raisin pour accompagner certains plats spécifiques de Médéa comme le «belboul», un mets préparé à base de pain «matlou3» rassis, moulu puis roulé avec de l'origan, un plat aux moult bienfaits pour la santé. Certaines familles font sécher les figues en prévision de ce jour.
Vous trouverez sur les tables des Médéens en ce jour de Yennayer appelé «El aâm» dans la région, du couscous au poulet et à la sauce rouge, de la «rechta » au poulet , pois chiches et généralement avec une sauce rouge mais surtout du «r'fiss», des feuilles confectionnées à base de semoule que l'on superpose les unes sur les autres et que l'on fait cuire dans un ustensile spécial que l'on appelle «el-mri», mais une poêle peut aussi faire l'affaire. Une fois cuites, les feuilles sont ensuite émiettées puis arrosées d'une bonne sauce rouge relevée et piquante, le tout décoré de beaux morceaux de poulet.
Dans certains ménages, on sacrifie le coq, symbole de virilité et de richesse, aussi en référence au plumage de cette volaille. Rien n'est laissé au hasard, chaque geste est une symbolique en lui-même comme par exemple, ne pas balayer ce jour là afin de garder les miettes considérant que quelle que soit la conjoncture, on aura toujours quelque chose à se mettre sous la dent, c'est la «baraka».
Yennayer ou «El aâm», c'est généralement une fête où les grands-mères sont très présentes et gèrent tout. Elles sont considérées comme les doyennes des familles, et pour la baraka, il est impératif qu'elles mettent leur touche partout ce jour-là et même dans la veillée lorsque tout le monde est réuni autour de cette table ou plus cette meïda garnie de toutes sortes de douceurs. Un moment consacré aux enfants dont les plus jeunes sont placés au centre d'une «gasaâ» pour qu'on verse sur leur tête le «treiz» ou «djrez», une quantité de friandises et de fruits secs pour symboliser et espérer un Nouvel An fertile, riche et abondant pour chasser la pauvreté et le malheur. À chacun ses coutumes, mais le but est le même, Yennayer nous unit et nous rend égaux, ne serait-ce que le temps d'un repas.
M. L.
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