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Les malades soulagés par l'ouverture d'une unité de chimiothérapie



Les malades soulagés par l'ouverture d'une unité de chimiothérapie
Le plan national du cancer 2015-2019, le cancer dans la wilaya de Jijel et sa prise charge étaient au centre de la journée médicale d'information organisée hier à la salle de conférences de la cité administrative de Jijel, conjointement par la direction de la santé et de la population et l'association Adwaa (ex-El fedjr) d'aide aux personnes atteintes de cancer de la wilaya de Jijel.Outre les spécialistes présents et les invités représentant des associations activant dans certaines wilayas, la journée a été rehaussée par la présence du Pr Messaoud Zitouni, coordonnateur du plan national du cancer 2015-2019 et du Pr Jean-Paul Grangaud.Dans son intervention, le président de l'association Adwaa, Riad Boukraâ s'est félicité de l'ouverture d'une unité de chimiothérapie à l'hôpital de Jijel, mais dira attendre l'aide de tout un chacun pour concrétiser la réalisation à l'avenir d'une centre anti-cancer dans la wilaya. Pour sa part le directeur de la santé qualifiera cette journée, non seulement d'information, mais aussi de sensibilisation alors que le P/APW appellera à la recherche des causes à l'origine de cette hausse des cancers, afin de dégager une prévention.Pour la partie médicale, c'est le Pr Grangaud, qui travaille depuis 2 années avec le Pr Zitouni, qui débutera le cycle de communications en qualifiant ce plan d'enjeu magnifique, auquel tout le monde doit participer. Il retracera l'évolution du système de santé national, pour arriver au plan cancer, en passant par l'évolution de l'effectif des médecins qui est passé de 362 en 1966 à plus de 40000 actuellement. Au début, dira-t-il, ce n'était pas un enjeu majeur et en 1975, le cancer était à la 17ème position, bien loin des maladies infectieuses.C'est dire qu'il n'y avait pas d'attention particulière sur le cancer jusqu'en 2012, avec la mise en place de l'équipe chargée de l'élaboration du plan cancer 2015-2019. Pour sa part, le Dr Khelifa Azzouza présentera le registre du cancer de la wilaya de Jijel mis en place depuis le 1er juillet 2014.Bien qu'encore temporaires, il avancera des chiffres liés à la morbidité. Ainsi, il a été recensé 590 cas parmi lesquels on compte 399 femmes. L'essentiel des cas ont trait au cancer du sein qui concerne 228 personnes. Après le sein, ce sont le cancer colorectal. L'indice dans la wilaya est de 82 cas pour 100000 habitants.Un problème majeur de santé publiqueLe Dr Azzouza remarquera que les cancer apparaissent généralement à partir de 30 ans et connaissent un pic pour la tranche des 60 à 64 ans. A son tour le Pr Zitouni, qui reviendra sur le sacrifice des martyrs de la région et du pays, qui «nous permettent aujourd'hui de nous réunir», présentera le plan cancer 2015-2019 élaboré avec son équipe.L'orateur qui a résumé les préalables de ce plan à la volonté politique en reconnaissant le cancer comme problème majeur de santé publique et l'inscription dans une politique harmonieuse avec une application rationnelle, a plaidé dans son intervention sur la nécessité de changer de comportement pour éviter l'évolution et l'accélération de cette maladie, qui s'est installée brutalement chez nous avec la l'explosion démographique. Les statistiques sont là.Avec la disparition des maladies infectieuses, on relève à contrario une augmentation des maladies non transmissibles, atteignant actuellement les 50 000 cas. Il regrettera que dans près de 70% des cas, le mal est dépisté à un stade avancé, ce qui le poussera à insister sur ce problème fondamental du dépistage.«On n'est qu'au début», lâchera le professeur, qui précisera qu'il y aurait un doublement des cas dans 30 ans. Pour ce qui est de la mortalité, il relèvera que 70% des cas concernent les pays en voie de développement, dévoilant ainsi qu'une nouvelle frontière nous sépare des pays développés. «Il faut changer d'angle d'attaque et se préoccuper de la prévention», insistera-t-il, pour mener à bien la lutte contre cette 2ème cause de décès.La maladie «fabriquée par l'homme et son comportement» nécessite de prévoir «les ressources et les priorités tout en tenant compte des contraintes», et adopter une «nouvelle vision stratégique centrée sur le malade», l'objectif étant de réduire la mortalité et améliorer la qualité de vie.C'est ce qui le fera insister sur la prévention contre les facteurs de risque et la lutte contre le tabagisme. Bien que le tabagisme soit en régression, le Pr Zitouni jugera très grave que les moins jeunes qui commençaient à fumer il y a 20 ans, étaient dans la tranche des 18-20 ans, soit aujourd'hui dans la catégorie des 12-13 ans.En conclusion, le Pr Zitouni recourra à un verset du Coran pour appeler au changement de comportement : «Allah ne modifie point l'état d'un peuple, tant que les (individus qui le composent) ne modifient pas ce qui est en eux- mêmes» (S.13 V.11).




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