Les magistrats répondent au bâtonnier d'Alger

Le Syndicat national des magistrats (SNM) n'a pas apprécié les déclarations faites samedi par le bâtonnier d'Alger, Me Sellini, sur l'indépendance de la justice. Cinq jours après le passage du bâtonnier d'Alger au forum d'El Moudjahid, le SNM réagit dans un communiqué de presse qui ressemble beaucoup à une mise au point à l'adresse de l'avocat. Sans le nommer, le syndicat des magistrats qualifie les déclarations de Sellini «de tentatives de s'ériger en tuteur de l'indépendance de la justice et du juge». Pour le SNM, les dernières affirmations des avocats sur l'indépendance de la justice sont motivées par des intérêts personnels qui n'ont aucun lien avec l'intérêt supérieur de la justice et du justiciable. «L'indépendance du pouvoir judiciaire et du juge est consacrée et garantie par la Constitution, le garant de cette indépendance étant le Conseil supérieur de la magistrature présidé par son excellence le président de la République», relève le syndicat. Le SNM affirme aussi que les magistrats sont capables de défendre eux-mêmes leur indépendance. «Ils ont nul besoin d'un avocat pour le faire», précise-t-il. Sans apporter de réponses directes aux reproches du bâtonnier d'Alger sur l'indépendance de la justice et la dépendance des magistrats à leur tutelle, le SNM déclare qu'il est «le seul organe habilité à défendre les magistrats». Samedi au forum d'El Moudjahid, le bâtonnier d'Alger Sellini a jeté un véritable pavé dans la mare de la justice. Il a exprimé ses doutes sur l'indépendance de la justice et a reproché aux magistrats leur dépendance vis-à-vis de leur tutelle. Il a également dénoncé les condamnations systématiques de la délinquance primaire. «Aujourd'hui, a-t-il soutenu, le sentiment d'injustice est terrible. La justice était plus indépendante durant les années 70».