Algérie

Les locataires de la rue Gao dans le désarroi


Les locataires de la rue Gao dans le désarroi
L'opération de « sécurisation » du port s'est déroulée sans heurts mais les familles ont protesté contre l'« injustice » de l'administration. Parmi les occupants des bâtiments, certains ont voulu faire de la résistance, refusant de charger leurs effets. Les autorités ont mis à exécution, hier, leur menace de déloger les habitants des bâtiments situés à la rue Gao près du port. Ce troisième lot de quelque 40 familles est concerné par l'opération de « sécurisation » du périmètre du port qui a déjà touché un lot d'habitations voisin et le site des baraquements du lot 53, situé plus loin. Les équipes de l'Apc d'Alger-Centre sont arrivées tôt le matin, pour exécuter la « décision » de la circonscription administrative de Sidi M'hamed qui s'est occupée de l'opération. La présence policière fut discrète et les agents de l'administration tout aussi discrets, se contentant de « distribuer » les feuilles de route à la quarantaine de locataires. Aucune information n'a été donnée sur le nombre de pièces, des futurs logements, c'est à peine si les « exécutants », sur le qui-vive, les ont renseignés sur le site d'affectation ou encore les numéros des bâtiments et de l'étage. Chez les occupants c'est le désarroi ; l'opération s'est déroulée, assurent-ils, sans qu'ils en connaissent les tenants et aboutissants. Le sort réservé aux « déplacés » n'est guère enviable, affirment-ils. Des habitants se sont réunis sur les places de la cité Gao ou sont restés chez eux refusant de quitter les lieux. « C'est injuste ce qu'il font. La première bévue est que ce sont les employés venus nous recenser appartiennent à l'APC d'Alger-Centre alors que nous sommes rattachés à l'APC de Sidi M'hamed », s'emporte un ancien cadre du port auquel appartiennent les deux bâtiments, en retrait du centre-ville de la commune de Sidi M'hamed. « Notre seul souhait c'est d'être relogés convenablement.Des cadres à la retraite de l'entreprise portuaire ont pu bénéficier de F4, pour la seule raison qu'ils ont des entrées dans l'administration alors que le gros des occupants sont casés dans des cagibis infects », relève éplorée une résidante qui affirme que les employés de l'APC veulent leur faire signer des déclarations sur l'honneur antidatées, « pour l'occupation d'un logement social au titre de l'opération de relogement », mais ils ont refusé. Ce qui intrigue toutefois le plus les occupants de la rue Gao, c'est le traitement différent dans les affectations. Selon eux, les mieux lotis parmi les cadres de l'entreprise portuaire ont été dirigés vers Draria, à la cité des 450 Logements, alors que « le reste a été affecté à la cité des 2250 Logements de Chéraga, et d'autres vers celle des 1000 Logements de Aïn Benian. « La commission s'est réunie sans que les locataires y prennent part », assure un vieil employé du port, qui affirme que les autorités lui ont répété la même rengaine : « faire un recours ». Mais le recours aboutira-il ' Les résidants n'y croient pas, surtout les employés du port qui s'en sont pris à l'ancien employeur qui s'est « tout bonnement dérobé ». « Les locataires sont tous d'anciens employés du port et leurs responsables ont trouvé l'occasion de s'en débarrasser. Plus de 30 ans de service et on nous jette comme de vulgaires malfrats ! Nous étions dans des logements de fonction. Mais la situation juridique de ces logements a changé et nous sommes redevenus des locataires », s'emporte le retraité. Et d'ajouter tout aussi furieux : « Le comble, c'est qu'un de mes enfants est mort en service au port en décembre 2007, laissant derrière lui des enfants et une veuve qui habitent avec moi sous le même toit. Elle n'a bénéficié de rien du tout ». Il s'est trouvé parmi les occupants des bâtiments qui ont voulu faire de la résistance en refusant de charger leurs effets.
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