Algérie - Revue de Presse

Les investisseurs Français hésitent à s?impliquer sur le marché Algérien



Paris dans l?embarras Les nombreuses actions, initiées par les présidents Bouteflika et Chirac, depuis six ans, destinées à convaincre les opérateurs français d?investir davantage de capitaux en Algérie, peinent à atteindre leur objectif. La part de marché détenue par les firmes françaises en Algérie (les compagnies françaises détiennent 25% du marché algérien) n?a pas évolué depuis 30 ans. Les dernières statistiques sur le commerce extérieur de l?Algérie laissent même entrevoir un recul des exportations françaises au profit des Etats-Unis, de la Chine, de l?Italie et de la Turquie. L?analyse des investissements directs étrangers captés par le marché national en 2004 montre également un faible engagement des hommes d?affaires français dans le marché national. Sans la commande passée, cette année, par le compagnie Air Algérie auprès du constructeur Airbus pour l?acquisition d?un lot de nouveaux appareils, les échanges commerciaux entre Alger et Paris auraient connu une chute vertigineuse. La frilosité des investisseurs français à s?engager dans le marché algérien met dans l?embarras les gouvernements algérien et français dont le souhait est de nouer un « partenariat d?exception » et de signer un traité d?amitié. La frustration et l?embarras des autorités algériennes et françaises risquent de se prolonger dans la mesure où les opérateurs français ne donnent pas de signaux permettant de laisser penser que l?Algérie constituera pour eux une destination prioritaire dans les prochains mois. Le discours critique tenu la semaine dernière à Paris par les membres du Medef International sur le climat des affaires en Algérie, au cours d?une réunion qui a regroupé des hommes d?affaires algériens et français, tend d?ailleurs à étayer cette hypothèse. La présence timide des opérateurs français à cette rencontre destinée à présenter les opportunités d?affaires offertes par le marché algérien pourrait vouloir dire aussi que les membres du Medef ont le regard rivé sur d?autres marchés (la Chine et les pays de l?Europe de l?Est) et que leurs intérêts ne correspondent pas forcément avec ceux mis en avant par les gouvernements algérien et français. LE CHALLENGE Visiblement taraudé par la crainte de voir la France perdre son statut de premier pays fournisseur de l?Algérie et affolé par la percée enregistrée par les produits chinois sur le marché algérien tout autant que par l?avancée à grands pas des Etats-Unis au Maghreb, le gouvernement français ne désespère pas, néanmoins, de parvenir à persuader les entrepreneurs du Medef de porter l?Algérie sur leurs agendas. Pour y parvenir, la mission économique de l?ambassade de France à Alger a d?ores et déjà été investie d?une mission spéciale. Celle-ci consiste à dénicher les bonnes affaires (instauration d?un mécanisme d?alerte chargé de passer au crible les appels d?offres émanant des pouvoirs publics), à soigner ses relations avec les circuits algériens de prise de décision et à essayer de vendre tout ce qui est « made in France », à commercer par l?expertise française. L?agence française pour le développement international des entreprises se propose, en outre, de prendre entièrement à ses frais le séjour des décideurs économiques algériens que les patrons français souhaiteraient éventuellement inviter en France. Mais par-delà ces initiatives, il apparaît surtout que le succès du nouveau plan de conquête du marché algérien de la mission économique de l?ambassade de France à Alger dépend aussi de la capacité du gouvernement de De Villepin à aligner les hommes d?affaires du Medef sur ses options stratégiques. A l?ère de l?économie globalisée et des logiques du marché mondial, le challenge s?avère bien difficile à relever.
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