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Les instructions de Sellal ignorées Prise en charge des cancéreux



Les instructions de Sellal ignorées Prise en charge des cancéreux
La question de la disponibilité des médicaments destinés aux cancéreux reste posée avec acuité ces derniers mois. L'instruction du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, donnée en Conseil interministériel, fin octobre 2012, pour régler le problème de rupture des médicaments en assurant leur disponibilité au niveau des officines, s'avère probable. Certains médicaments ne sont disponibles ni en pharmacies, ni à l'hôpital.C'est le cas, notamment du médicament anticancéreux Temodal en comprimés utilisé en chimiothérapie, selon Mustapha Si Ahmed, secrétaire général adjoint de l'association d'aide aux cancéreux El Fedjr. La pharmacie centrale du Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) de lutte contre le cancer ne dispose pas de ce médicament depuis le mois de mai. Le manque du Temodal peut compromettre l'efficacité du traitement en radiothérapie de certains malades, a déploré M. Si Ahmed.
En effet, des patients qui ont réussi à suivre un traitement en radiothérapie et devant effectuer en même temps des séances en chimiothérapie voient leurs efforts de guérison partir en fumée. Un malade, traité pour une tumeur cérébrale, a dû vendre son véhicule pour payer son traitement en radiothérapie au niveau d'un centre privé, qui lui a coûté 370 000 DA, a appris la triste nouvelle qu'il ne peut faire de séances en chimiothérapie en l'absence de ce médicament.
Le cas de ce cancéreux n'est pas isolé, s'inquiète M. Si Ahmed, qui a ajouté que le médicament Tamgesic, utilisé pour le traitement de la douleur, est également en rupture. Actuellement, ce médicament, disponible en quantités réduites à la pharmacie centrale du CPMC, n'est prodigué que pour les malades hospitalisés.
Une source médicale relève que «même les hospitalisés ne bénéficient que de la moitié des doses prescrites». En dépit des ruptures de stock en médicaments essentiels, les cancéreux orientés actuellement vers le service de radiothérapie sont dans le désarroi total. Les rendez-vous sont davantage éloignés, alors que les solutions tardent à être trouvées, depuis l'aggravation de la situation dans ce service qui connaît fréquemment des pannes d'accélérateurs.
La surcharge en est le facteur principal de ces pannes, explique une source de ce service. A présent, les rendez-vous pour le traitement du cancer du sein sont programmés pour le mois d'octobre 2014. «Il faut arrêter de donner des rendez-vous aux malades car il ne sert à rien de traiter après plus d'une année de la fin du traitement en chimiothérapie», a reconnu avec amertume la même source. «C'est une souffrance supplémentaire pour les malades qui viennent des quatre coins du pays», a-t-elle déploré.
Les centres régionaux non opérationnels
L'autre problème soulevé par des familles de malades de l'est du pays concerne le refus de l'administration du service de radiothérapie d'assurer la programmation, leur expliquant que de nouveaux services proches de leurs wilayas seront bientôt fonctionnels. Des malades venus de Constantine, de Sétif et de Batna notamment ont eu la désagréable surprise d'être renvoyés, en raison d'une instruction de ne plus recevoir des patients de certaines wilayas.
Cependant, les nouveaux services notamment, celui de Constantine n'est pas encore opérationnel, déplorent-on. «Que dois-je faire '», demande un père d'un enfant malade à une secrétaire médicale du service. Face à ce malaise persistant pour les cancéreux et le corps médical, plusieurs manipulateurs du service de radiothérapie ont jeté l'éponge et quitté le service, comme pour alléger leurs consciences face aux récurrents problèmes devant lesquels ils sont impuissants.
«C'est inquiétant, le déficit en personnel médical va en s'accentuant», a regretté M. Si Ahmed. Désormais, les instructions du Premier ministre n'ont pas encore été appliquées. Annoncé fin octobre 2012, pour la fin du premier semestre de l'année en cours, l'ouverture des centres de radiothérapie de Sétif et de Constantine n'a pas eu lieu. Par ailleurs, le service d'analyses pathologiques enregistre depuis le mois d'avril dernier une rupture en réactifs d'analyses pathologiques. Une rupture obligeant le service à ne prendre en charge que les malades opérés au CPMC.


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