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Les inquiétudes des producteurs de la wilaya d'El Tarf


Les inquiétudes des producteurs de la wilaya d'El Tarf
Mohamed RahmaniLa résurrection de la tomate industrielle dans la wilaya d'El Tarf, après des années de disette, risque d'être compromise la prochaine saison du fait d'une enquête menée par les services du fisc pour collecter des informations sur le chiffre d'affaires des producteurs. Une initiative du directeur de cette institution de l'Etat qui a inquiété les agriculteurs qui, cette année, comptent se détourner de cette filière pour se convertir à d'autres cultures.Selon des informations recueillies auprès des conserveurs, les récoltes de tomate industrielle risquent d'être réduites de moitié en 2015, sachant que les superficies affectées à cette culture seront revues à la baisse. «Les producteurs nous ont contacté pour nous faire part de leur inquiétude et de leur crainte de se voir imposés doublement car payant déjà une redevance annuelle de l'ordre de 18 000 DA. Certains nous ont informés que pour la prochaine saison, ils changeront carrément de culture malgré l'expérience acquise dans le domaine. D'autres ont opté pour la réduction des superficies et d'autres qui comptaient investir encore plus se disent stoppés net dans leur élan par cette enquête», nous a-t-on expliqué.Pour les producteurs de tomate industrielle, c'est un frein à la résurrection de cette filière déjà malmenée par le passé. «Nous avions investi ce créneau pour augmenter encore plus la production et livrer aux conserveurs la tomate pour être transformée. Mais à un moment, il y avait eu surproduction aggravée par l'importation de Chine du triple concentré de tomate outre celle frauduleuse qui franchit les frontières est du pays. Nous nous étions retrouvés avec des tonnes de tomate qui ne trouvaient plus preneur car les conserveurs, n'arrivant plus à écouler leurs produits, avaient refusé nos livraisons. Nous avions du alors déverser notre production sur la RN 44 pour protester contre cette situation. Quelques années plus tard, le secteur réorganisé, des conventions signées avec les conserveurs, l'importation plus ou moins régulée avec cependant quelques dépassements, tout allait mieux et le secteur connaissait une résurrection prometteuse. Avec cette demande d'information sur nos chiffres d'affaires qui concernent uniquement la filière tomate industrielle alors que pour les céréaliers ou autres, il n'y en a pas eu, nous nous demandons pourquoi vise-t-on seulement notre activité. Donc la plupart d'entre nous pensent sérieusement à se convertir dans d'autres cultures», nous a déclaré un grand producteur dans la wilaya d'El Tarf.Selon nos informations, sur les 5 000 hectares affectés à la tomate industrielle, la prochaine saison près de 2 000 hectares seulement seront plantés ce qui augure d'une mauvaise année 2015. Les retombées seront catastrophiques sur l'économie de la région. Des milliers d'ouvriers agricoles seront au chômage. Des conserveries tourneront au ralenti. La conserve de tomate locale disparaîtra des rayons et sera remplacée par celle importée, ce qui gonflera encore plus la facture en devises fortes à un moment où la crise nous touche de plein fouet avec l'effondrement des prix du pétrole.Pour rappel, la wilaya d'El Tarf compte près de 1 000 agriculteurs spécialisés dans la culture de la tomate industrielle produisant annuellement 1 800 000 tonnes de tomates fraîches. Au niveau des 5 conserveries situées à Boutheldja, Besbès, Zerizer, Benamar et Ben M'Hidi, on arrive à produire entre 150 000 et200 000 tonnes de tomates en conserve.M. R.


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