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Les Houthis pris en étau



Les Houthis pris en étau
Le Yémen ne connaîtra pas de répit de sitôt. Les perspectives de paix restent lointaines. Une fin de non-recevoir a été réservée à l'initiative iranienne, présentée, vendredi dernier, à l'Onu, qui prévoit un cessez-le-feu immédiat, un accès humanitaire « sans entraves », une reprise du « dialogue national » et la « formation d'un gouvernement d'union nationale sans exclusive ». En marge d'une rencontre économique arabo-turque au Koweït, le ministre yéménite des Affaires étrangères en exil à Riyad, Ryad Yassine, tout en évoquant un plan Marshall pour la reconstruction du Yémen, a rejeté, hier, « tout effort de médiation de l'Iran », accusé d'être partie prenante du conflit. Le préalable de la réédition et du retrait de toutes les villes et villages conquis est ainsi brandi dans la perspective des négociations. Il est seulement toléré un retour dans le fief de Saâda en « civils » des Houthis et des forces d'Ali Abdallah Salah. « Ce n'est qu'après qu'on pourra parler de dialogue et de solution politique », a souligné le ministre des Affaires étrangères yéménite. L'impasse est donc totale. Alors que la coalition poursuit son offensive lancée depuis le 26 mars, la rébellion houthie ne semble pas pour le moment lâcher prise. Son chef, Abdel Malek Al-Houthi, a affirmé que « le peuple yéménite ne cédera jamais ». Mais il semble, toutefois, que les premiers craquements se font jour dans son propre camp, lâché par certains de ses fidèles. C'est le cas de ralliement des 2.500 soldats du commandement de la 1re région militaire, basée à Hadramaout. Dans un communiqué signé par le général Abderrahman al-Halili, « les officiers, sous-officiers et soldats » ont affirmé « soutenir la légalité constitutionnelle incarnée par le Président ». C'est dans cette même province que, la semaine dernière, des tribus sunnites s'étaient emparées de champs pétrolifères pour éviter qu'ils ne tombent dans les mains d'Al-Qaïda ou des Houthis. Même l'allié de choix, décisif dans la série de succès des Houthis, a pris ses distances. Dans un communiqué, le parti de Saleh a accueilli « positivement la résolution 221 » adoptée le 14 avril par le Conseil de sécurité de l'ONU, imposant un embargo sur les armes contre les rebelles et les sommant de se retirer de toutes les zones occupées. Tout comme un autre parti acquis au plan onusien, il est affirmé un soutien à l'appel du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, en faveur d'un cessez-le-feu et « une reprise du dialogue sous les auspices des Nations unies en vue d'un règlement politique au Yémen ». Mais le drame yéménite continue. Le fardeau reste lourd pour une population touchée de plein fouet par une guerre impitoyable qui a fait 750 morts dont 405 civils, selon l'ONU, et plus de 120.000 déplacés qui s'ajoutent aux 300.000 personnes qui ont pris la fuite avant le début des combats.


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