Les hôteliers de Boumerdès terrassés par la crise sanitaire

La pandémie de Covid-19 a plongé le secteur hôtelier dans un coma profond. Toutes les structures hôtelières implantées dans la wilaya de Boumerdès n'y ont évidemment pas échappé.Chaouch Amar, représentant régional de la fédération nationale des hôteliers et propriétaire de l'hôtel Leila à Boumerdès, met en évidence les retombées de la crise sanitaire depuis plus d'une année sur le secteur hôtelier qui emploie localement plus de 100 000 personnes, et estime le préjudice financier subi à hauteur de 100% du chiffre d'affaires.
Il ajoute qu'en parallèle, il fallait faire face également à une masse salariale, des impôts, des investissements et des échéances bancaires à rembourser.
"Tous les hôteliers se sont retrouvés face à un grand dilemme de trésorerie. Nous avons à travers nos structures représentatives saisi toutes les instances par rapport à notre situation précaire, en vain", dit-il.
Pointant du doigt l'absence de mesures d'apaisement des pouvoirs publics et d'un accompagnement durant cette crise, il souligne qu'en parallèle il fallait assurer le gardiennage, un minimum salarial et surtout les impôts qu'ils ont continué normalement à honorer. Le seul geste qu'il y a eu à notre égard, souligne-t-il, réside dans le report sur les paiements des G50.
Les banques quant à elles ont maintenu leur calendrier de remboursement. D'ailleurs, le report des échéances s'est répercuté sur le report des intérêts, qui nous a encore fait sombrer dans un gouffre financier plus important, ajoute-t-il.
Par ailleurs, dans le cadre de la lutte contre la pandémie, certains hôtels ont été réquisitionnés en centre d'accueil dans le cadre de la prise en charge des personnes atteintes de coronavirus, y compris le personnel soignant.
"Nous avons répondu présent à l'appel des pouvoirs publics, et toutes les facilitations ont été accordées.
Mais au jour d'aujourd'hui, aucun paiement n'a été effectué pour soulager un tant soit peu cette situation", dit-il. M. Chaouch souligne que les problèmes des investisseurs dans ce domaine ne se limitent pas aux retombées de la pandémie de Covid-19 et parle de blocage.
Aussi, un appel est lancé au wali de Boumerdès "pour qu'il prenne en main le secteur en associant les vrais acteurs que nous sommes, dit-il, autour d'une table pour impulser une vraie dynamique au tourisme à Boumerdès, wilaya touristique par excellence avec toutes ses potentialités et ses 120 km de plages".
"Nos différentes demandes d'audience au premier responsable pour lui soumettre nos doléances ainsi que nos projections sont restées sans suite. Le dialogue doit être établi avec les investisseurs, qui sont une vraie valeur ajoutée au secteur", renchérit-il.
Depuis la reprise de l'activité, et à l'approche de la saison estivale, M.Chaouh demeure mobilisé et optimiste quant à une reprise pleine de l'activité.
Boumerdès est une destination privilégiée des touristes et des estivants. Pour appuyer ses dires, il avance le chiffre de 3 millions d'estivants rien que pour l'année 2019. Néanmoins, il plaide pour une meilleure gestion des plages.

Aziz BOUCEBHA