Les handicapés sans pension pendant quatre mois

Ils sont exactement 4.360 handicapés à 100% pour la seule ville de Constantine à attendre fébrilement cette période où le bureau spécial allocations leur verse leur pension. Des handicapés qui nous ont rendu visite, se plaignent de cette lenteur dans le paiement mais surtout de la maigreur de cette allocation. «Face à la cherté de la vie que peut-on acheter avec ces 4.000 dinars quand on est père de quatre ou cinq enfants dont certains consomment en médicaments qui coûtent deux fois la somme qui nous est versée mensuellement. Faut-il acheter du pain pour ne pas mourir de faim ou des médicaments pour survivre à sa maladie ?», soutiennent nos interlocuteurs. En plus de cette paie qu'ils qualifient de «squelettique», nos visiteurs évoquent la lenteur dans le paiement des pensions qui sitôt perçues, précisent-ils, vont servir à payer les créances qui se sont accumulées. Voilà bientôt quatre mois que les handicapés n'ont rien perçu et face à ces lenteurs qu'ils n'arrivent toujours pas à s'expliquer, ils se disent prêts à entamer un bras de fer avec la DAS si cette situation venait à perdurer. Ceci en soulignant, par ailleurs le montant «misérable» des allocations versées qui sont de 4.000 dinars par mois pour un handicapé à 100% et la somme est beaucoup moindre pour les autres, car elle ne dépasse pas les 1.000 dinars... «ce qui est ridicule», affirment plusieurs handicapés. «Et, comble de l'ironie, ajoutent-ils, cela fait quatre mois que l'on nous renvoie régulièrement, sous prétexte qu'il n'y a pas d'argent !» Questionné à ce sujet, le directeur de l'action sociale explique ce contretemps par le démarrage de l'année budgétaire qui occasionne des retards qui ne sont pas uniquement l'apanage de l'action sociale. De toutes les manières, précise notre interlocuteur, une fois réglée cette première échéance qui d'ailleurs a été payée, hier, le reste des pensions, soit quatre mois, devrait suivre sans problème. Les pensions vont donc arriver incessamment et seront prises en charge par le bureau de l'APC spécialement affecté au service des handicapés, soutient encore le DAS.