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Les habitants renouent avec la protesta


Les habitants renouent avec la protesta
La commune de Ouled Driss, l'une des plus calmes de la wilaya, n'a pas connu autant d'émeutes depuis l'indépendance du pays, et ce, sans susciter une quelconque inquiétude chez les pôles décideurs locaux. Mercredi, la route a été encore une fois bloquée par des manifestants, sortis revendiquer leur droit à l'épanouissement socio-économique à l'instar des autres régions du pays.Les contestataires scandaient «arrêtez la hogra», «donnez nous nos droits». L'intervention des services de la Gendarmerie nationale a réussi à apaiser les esprits des protestataires qui ont aussitôt regagné leurs mechtas. Jeudi, un groupe de jeunes chômeurs ont tenté de relancer l'émeute sous un autre canevas de doléances. L'imperceptible tentative a été avortée par les citoyens eux-mêmes. Ces derniers auraient flairé la manipulation, règlement de compte et l'odeur clanique. C'est dire toute la vigilance d'une population qui refuse d'être instrumentalisée mais qui demeure éprise d'équité et aspire à une vie meilleure. L'alimentation en eau potable, l'emploi, le logement, le désenclavement?et autant de points ayant trait aux besoins des habitants.En filigrane, c'est des tiraillements entre chapelles partisanes et groupes d'influence qui alimentent le brasier et dont les acteurs refusent le retour au calme. «Le conseil communal a procédé à l'éviction d'un vice-P/APC de cette qualité pour des raisons objectives(?) ce dernier a dirigé lui-même l'émeute de jeudi», a déclaré, sous le sceau de l'anonymat un élu de l'APC. Soit. Cette même population avait pris d'assaut quelques semaines auparavant le siège de la daïra et demandé carrément le départ de son premier locataire en signe de protestation contre l'absence de concertation et un comportement dédaigneux à leur égard. La liste des griefs a été, bien sûr, allongée avec des revendications de tous les jours.«L'effet boule de neige est déjà atteint à Ouled Driss et si les pouvoirs publics continue à tourner le dois à la population et institutionnaliser la politique de la porte fermée, des risques majeurs sont à craindre», estime un jeune universitaire qui se démarque de tout groupe d'intérêt. Il reconnait, toutefois, que les conditions lamentables dans lesquelles vit la population locale, sont favorables à l'embrasement. Le nombre des mécontents va crescendo et les émeutes, devenues cycliques n'augurent pas des jours paisibles à Ouled Driss, l'une des cinq communes les plus pauvres du pays?naguère des plus calmes.




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