Algérie - Divers Agriculture

Les fermes pilotes à Jijel: 575 hectares objet de convoitise des spéculateurs



Les fermes pilotes à Jijel: 575 hectares objet de convoitise des spéculateurs


Les trois fermes pilotes spécialisées dans la production de fourrage, maraîchage, arboriculture et d’engraissage-élevage dans la wilaya de Jijel s’étendant sur une superficie de plus de 575 hectares se trouvent dans un piteux état.

Créées vers la fin des années 1980, avec un statut d’Epic, elles se sont reconverties en Eurl sous l’égide d’un holding qui s’est transformé, à son tour, en Société de gestion de développement agricole (SGDA ). Actuellement, ce sont des entreprises économiques publiques dépendant de l’Entreprise régionale de l’investissement et la valorisation des fermes et les terres agricoles de Annaba (SEVSPA) dont la gestion est assurée par un conseil d’administration .

Un organigramme «labyrinthe» qui est à l’origine de la situation critique de ces fermes qui a du mal à se débarrasser de la logique du beylick où la responsabilité est noyée dans une nuée de structures de gestion «dar aâmi moh koul ourouh» pour reprendre fidèlement l’expression de Mohamed , fellah au sein d’une ancienne Exploitation agricole collective (EAC)à Djimar .

Selon un membre de la commission de l’agriculture, des forêts, de la pêche et du tourisme, relevant de l’Assemblée populaire de wilaya, la wilaya compte trois fermes pilotes qui furent jadis un paradis agricole citant, entre autres , Bouzetit dans la commune de Taher s’étendant sur une superficie de 112 hectares, Touier à Belghimouz dans la commune d’El-Ancer comptant une superficie de 162 hectares et Adouane relevant des communes de Kouas et de Jijel avec 301 hectares dont une bonne partie a été amputée pour abriter des équipements publics, des programmes de logements de différentes formules et des projets d’investissement…

Notre interlocuteur a dressé un tableau critique de la réalité de ces trois fermes pilotes, objet de toutes les convoitises des spéculateurs : les structures et les hangars en ruine, un matériel agricole inexistant ou détourné, les terrains et les hangars sont loués dans le cadre des contrats commerciaux pour le recouvrement des recettes au profit des travailleurs.

La même source ajoute que ces fermes croulent sous les dettes notamment les cotisations des travailleurs auprès de la Cnas, soulignant que des superficies non négligeables ont été squattées par des spéculateurs de tous bords qui ont érigé des constructions illicites au su et au vu des services concernés. Neuf affaires sont au niveau de la justice concernant les constructions illicites sur ces terrains relevant des biens de l’État. Un vrai gâchis en ces temps où le discours officiel met l’accent sur la nécessité de relancer le secteur agricole pourvoyeur de richesses.

Notre interlocuteur révèle, par ailleurs, que le projet de partenariat public privé initié par le CPE en 2011 et 2013 a connu un échec cuisant, faute de preneur sérieux et l’incohérence d’une démarche du temps du Président déchu et dont l’objectif est la mainmise sur ce bijou foncier par des prédateurs.

Une situation qui interpelle, à plus d’un titre, le premier responsable du département de l’agriculture.


Bouali Mohamed-Cherif


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