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Les familles protestent et demandent la vérité


Les familles protestent et demandent la vérité
Cette action a été initiée par la famille du jeune Majid G., 19 ans, décédé le 21 janvier dernier en raison de graves défaillances, selon la lettre rédigée par le père et adressée au ministre de la Santé."Je me suis battu contre la maladie de mon fils pendant des mois, mais le système de santé m'a broyé et je sais de quoi je parle, je suis professeur de médecine." C'est un père de famille effondré, qui s'est exprimé avec beaucoup de peine, devant l'établissement de santé EHU 1er-Novembre d'Oran où, mardi après-midi, s'est tenu, fait totalement inédit, un rassemblement des proches de malades décédés, brandissant banderoles et portraits de leurs disparus dans des circonstances similaires au sein du service d'allogreffe de l'EHU. Cette action a été initiée par la famille du jeune Majid G., 19 ans, décédé le 21 janvier dernier en raison de graves défaillances, selon la lettre rédigée par le père et adressée au ministre de la Santé pour l'interpeller sur "le décès à la fleur de l'âge de mon fils victime de l'incompétence, de la négligence et du laisser-aller de certains de mes confrères du service d'hématologie de l'EHU d'Oran". Le document en trois pages évoque tout le déroulement de la prise en charge de son fils atteint de leucémie, soulevant les désaccords entre chefs de service sur le protocole médical à appliquer, le transfert du malade dans une chambre qui n'était pas stérile alors qu'il venait de subir plusieurs séances de chimiothérapie.Une décision et une prise en charge qui auraient été fatales, selon le père du jeune homme. "Il a été placé dans une chambre ouverte où le personnel médical, paramédical et même les femmes de chambre entraient et sortaient sans aucune protection", explique-t-il. Pour lui, il ne fait aucun doute que son fils est décédé des suites d'une infection nosocomiale, ajoutant qu'il est professeur de médecine et sait de quoi il parle."Alors qu'il avait répondu très favorablement au traitement de chimio, les médecins de l'unité autogreffe du 6e étage n'ont rien fait pour prévenir l'infection nosocomiale qui sévit dans ce service", ajoute notre interlocuteur d'une voix nouée. Et de là, les craintes et les affirmations de ce père de famille prennent une autre dimension, puisque d'autres personnes se sont jointes au rassemblement pour aussi dénoncer le décès d'un des leurs au même service et dans les mêmes conditions. Plus grave, les proches n'ont jusqu'à présent pas pu avoir accès au dossier médical de leurs parents morts dans le service en question. En l'absence du DG de l'EHU, c'est la SG qui nous a reçus et qui a rejeté l'idée même de l'infection nosocomiale contractée dans le service.Pour ce qui est des cas précis et des familles qui observaient le rassemblement, notre interlocutrice dira : "Il nous faut d'abord avoir le détail de ces cas et on ne peut vous répondre ainsi sans avoir le dossier et voir le chef de service", et d'affirmer qu'aucune plainte n'a été enregistrée alors que les familles que nous avons rencontrées se sont engagées à saisir officiellement le ministre de la Santé, le DG de l'EHU et peut-être la justice. Et dire que, dimanche, le ministre de la Santé assistait à Oran à la clôture d'un colloque sur les maladies nosocomiales.D. LOUKIL




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