Algérie

Les experts du climat ont validé le résumé du quatrième rapport : La fonte du Groenland est inévitable



Si le rapport de 2001 était un appel à se réveiller, ce nouveau rapport est une sirène d’alarme. Le message adressé aux gouvernements est clair et la possibilité d’agir se réduit vite. » C’est l’association Greenpeace qui a probablement le mieux résumé l’essence du quatrième rapport, rendu hier par le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC). Voilà l’essentiel à retenir.

« La concentration globale des gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, méthane…) se situe bien au-delà des valeurs enregistrées auparavant », a indiqué Susan Solomon, présidente du groupe de travail scientifique, lors de la conférence de presse. Pendant les cinq dernières années, les émissions de gaz carbonique sont passées de 6,4 milliards à 7,2 milliards de tonnes. Si en 2001, les scientifiques les soupçonnaient à 66% d’avoir un impact sur le réchauffement climatique, ils en sont aujourd’hui certains à 90%. Principal responsable : l’homme. Tous les experts insistent sur la nécessité de réduire ces émissions dans les dix années à venir, pour espérer une amélioration, mais pas de miracle. Comme le précise Mme Solomon, « même si les concentrations de gaz à effet de serre et les températures se stabilisaient pendant des millénaires, on s’attend à ce que la glace du Groenland fonde. »

Des canicules dans l’Arctique

« Les enfants nés en 2007 vivront dans un monde plus chaud », a annoncé Achim Steiner, directeur exécutif du programme de l’ONU pour l’environnement. Les estimations du GIEC quant au réchauffement attendu d’ici 2100 n’ont jamais été aussi fines : les températures devraient augmenter de 1,8°C à 4°C par rapport à la période 1980-1999. Ces valeurs ne sont que des moyennes et le réchauffement pourrait être plus élevé, allant jusqu’à +6,4°C dans le scénario le plus « polluant » imaginé par le GIEC. Pour rappel, le rapport souligne que les températures moyennes dans l’Arctique ont quasiment doublé par rapport à celles des cent dernières années et que celles de l’hémisphère Nord, enregistrées pendant la dernière moitié du XXe siècle, sont les plus élevées depuis 1300 ans. Lors de la conférence de presse, un scientifique a résumé les conséquences d’un tel réchauffement d’ici la fin du XXIe siècle par une plus grande violence des phénomènes climatiques : canicules dans l’Arctique, précipitations extrêmes, cyclones tropicaux plus intenses… L’augmentation des températures a pour effet direct le réchauffement des océans, ce qui provoque leur dilatation, donc une élévation du niveau des eaux. Exactement, entre 18 et 59 cm d’ici 2100, voire plus si la fonte des glaces au Groenland s’accélère. Ce dernier y contribue actuellement à 10%, et les glaciers de montagne à 30%. Mais comme le précise Jean Jouzel, climatologue français et membre du GIEC, dans le quotidien français Libération, « une élévation moyenne de 40 cm signifierait que 200 millions de personnes doivent quitter l’endroit où elles vivent ». Le résumé du rapport rappelle qu’il y a 125 000 ans, le réchauffement des régions polaires avait entraîné une hausse du niveau des océans de 4 à 6 m. « Les pays industrialisés doivent d’urgence adopter un nouvel accord de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour convaincre les pays en développement de limiter les leurs », a déclaré hier Yvo de Boer, le responsable de la lutte contre le réchauffement à l’ONU. Il a par ailleurs suggéré la convocation d’un sommet international sur le climat d’ici aux prochaines négociations internationales prévues à Bali (Indonésie) en novembre prochain.
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