Les étudiants n'étaient pas en marge de la Révolution

Le musée national du Moudjahid, en collaboration avec l'Institut national d'archéologie, a organisé, hier, une rencontre relative à la célébration du 60e anniversaire de la guerre de la révolution nationale, à la faculté d'Alger 2 (Bouzaréah). Elle a été inscrite sous le thème « 60e anniversaire et vision académique ». Initiée par les ministères des Moudjahidine, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, cette rencontre a regroupé plusieurs étudiants venus rencontrer des personnalités historiques et écouter leurs témoignages. Dahou Ould Kablia, président de l'association des anciens du Malg, a évoqué en premier la formation des cadres de la révolution dans le domaine des renseignements. Selon lui, « les étudiants qui avaient participé à la guerre avaient un bon niveau. Certains ont même bénéficié de formations spécialisées (cadres, politiciens, économie et communication...) durant l'été 1956, année de sortie de la première promotion des spécialistes en transmissions ». « 24 éléments spécialisés dans le « morse » ont été formés et 16 furent aussitôt envoyés dans 5 wilayas du pays », a-t-il expliqué. « Ces derniers ont formé à leur tour, 13 autres promotions composées de 850 spécialistes entre 1956 et 1961 », a-t-il précisé. La seconde formation, dira le conférencier, a eu lieu à Oujda (Maroc) en août 1957 où 74 jeunes bacheliers ont été formés par des professeurs moudjahidines, en économie, en politique et en droit administratif. « Ces étudiants ont également bénéficié d'une formation militaire d'une durée de 6 mois », dira Ould Kablia. « Ladite promotion a été baptisée au nom de Larbi Ben M'hidi », a-t-il ajouté. 27 d'entre eux, ayant constitué le service de renseignements et de liaisons, sont tombés au champ d'honneur. Selon lui, 19 contrôleurs dont 9 femmes de l'ALN ont été formés pour suivre de près l'évolution des m?urs. Dans le domaine de la santé, a-t-il poursuivi, « 120 étudiants en médecine ont été formés et à leur tour, ils ont formé des infirmiers et des aide-soignants. D'autres formations ont été engagées au centre d'entretien et de fabrication d'armements en 1958 », dira l'ancien ministre. Il évoquera les 70 aviateurs de l'ALN formés entre 1958 et 1962 en Syrie et en Irak notamment. « Ils pilotaient des Mig 25 et des Mig 21 », s'est félicité Ould Kablia. Youcef Khatib, colonel de la wilaya IV historique a ensuite retracé son parcours. Youcef Khatib, dit Si Hassan, a affirmé « que l'histoire de la guerre de libération nationale demeure ignorée par la majorité du peuple ». Parlant de la grève des étudiants de mai 1956, le président de la Fondation Wilaya IV a déclaré que « ce mouvement a été déclenché par ceux qui étaient scolarisés à l'époque et non par les étudiants uniquement ». L'orateur a mis en exergue le rôle important de Abane Ramdane dans la mobilisation des jeunes et l'unification des rangs du peuple algérien autour de la Révolution. S'adressant aux étudiants présents, il leur a conseillé « de rester unis pour un avenir meilleur. Il faut être déterminé, discipliné et savoir s'autocritiquer pour tirer le meilleur de vous-même », a-t-il déclaré à leur adresse Le docteur Hamidi Khemissi, président de l'université d'Alger 2, a, dans son allocution, mis l'accent et valorisé le rôle de la guerre de libération nationale qui, selon lui, « a été un guide et un exemple pour beaucoup de nations ayant lutté pour arracher leur liberté et leurs droits ». « Votre bien-être aujourd'hui revient au sacrifice de ceux qui ont lutté pour l'Algérie », rappellera-t-il à la jeune assistance. Les participants ont visité une exposition de photos retraçant l'évolution de la guerre de libération nationale.