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Les énergies renouvelables se font attendre


Les énergies renouvelables se font attendre
«Nous ne pouvons pas compter éternellement sur les énergies conventionnelles. C'est pour cela que nous avons lancé un programme spécifique dédié aux énergies renouvelables». C'est à travers cette déclaration que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a rappelé lors de sa dernière sortie médiatique l'engagement du gouvernement à développer les énergies renouvelables (ENR). Un dossier qui fait débat depuis quelques années mais dont l'application sur le terrain n'avance pas au rythme souhaité pour différentes raisons.Les actions menées jusque-là restent en effet éparses et limitées à des opérations pilotes, comme c'est le cas dans la construction. Les projets de réalisation de logements, toutes formules confondues, sont potentiellement de gros consommateurs d'énergie. Dans les discours, les annonces sont ambitieuses, alors qu'en parallèle, la réalité du terrain vient rappeler le retard accusé dans ce domaine où les potentialités sont pourtant importantes.Et dire qu'en 2005, on tablait sur une contribution des ENR de l'ordre de 6% dans le bilan national à travers les filières photovoltaïques, thermiques, solaires et éoliennes. Et en cette conjoncture marquée par la chute des cours du pétrole, on se rappelle la nécessité d'accélérer et de revoir le programme de développement des ENR et on remet sur le tapis la notion de réduction de la consommation énergétique.En décembre 2014, lors du Conseil interministériel, consacré à l'impact des cours du pétrole sur l'économique, le chef de l'Etat avait chargé le secteur de l'Energie de promouvoir la rationalisation de la consommation interne d'énergie, tout en développant les énergies nouvelles et renouvelables. Le plan en question est aujourd'hui en phase d'élaboration. «En Algérie, l'efficacité énergétique et l'économie d'énergie devraient avoir leur place dans cette conjoncture de chute des prix du pétrole», a souligné récemment le ministre de l'Energie et des Mines, Yousef Yousfi, qui présentera prochainement un programme national pour la promotion de l'efficacité énergétique et la lutte contre le gaspillage d'énergie dans tous les secteurs.Le programme en question mise globalement sur l'isolation thermique et la promotion de l'utilisation des chauffe-eaux solaires et des climatiseurs solaires dans le secteur du bâtiment, la transition vers les carburants légers (GPL, GLC, GNL) et sur le contrôle de l'utilisation des équipements énergivores. La concrétisation de ces actions dépend toutefois de certaines conditions, essentiellement la mise en place d'une industrie du renouvelable et le contrôle des opérations des importations des équipements (agricoles et industrielles) et des appareils électroménagers. Ces derniers, en plus d'être dans de nombreux cas contrefaits et loin de répondre aux normes, sont énergivores.Pour M. Yousfi, ce sont autant d'actions qui permettent de préserver les ressources énergétiques du pays. A toutes ces mesures attendues dans le cadre de la lutte contre le gaspillage de l'énergie, une révision du programme de développement des ENR est annoncée. Ainsi, une nouvelle mouture dudit programme, portant les capacités des projets dans le renouvelable à 24 000 ou 25 000 MW au lieu des 22 000 (dans le programme de 2011), sera présentée. Objectif : produire plus d'un tiers des besoins du pays en électricité à partir de sources renouvelables.Concernant le coût des projets, les choses ne sont pas encore claires. Le ministre a juste noté que le groupe Sonelgaz, chargé de la mise en ?uvre de ce projet, a déjà achevé les études de faisabilité de l'actuel programme de 22 000 MW avec des estimations sur le coût et la rentabilité de ces projets. Il reste à savoir si la préparation en matière d'études et de management ainsi que sur le plan technique a été ficelée. Pour l'heure, seuls les textes de loi garantissant les tarifs d'achat pour l'énergie solaire photovoltaïque et l'énergie éolienne, dont la capacité dépasse 1MW, sont prêts. Ils ont été promulgués en avril 2014.Dans le plan initial, l'Algérie avait, pour rappel, prévu de consacrer 10 000 MW (sur les 22 000) supplémentaires à l'exportation.Or, l'exportation devrait répondre à certaines conditions, principalement l'existence d'une garantie d'achat à long terme, de partenaires fiables et de financements extérieurs. Mais aussi des infrastructures de transport. Des éléments qui risquent de ne pas être totalement acquis.




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