Algérie

Les émeutes de l'électricité s'enchaînent La surconsommation due à l'usage des climatiseurs est incriminée




Les émeutes de l'électricité s'enchaînent                                    La surconsommation due à l'usage des climatiseurs est incriminée
Il y a de l'électricité dans l'air, plus que dans le réseau. Les coupures intempestives de courant font sortir les citoyens dans la rue. La chaleur aidant, les protestataires dénoncent l'étouffement. Biskra, Jijel, El Oued, Guelma, autant de localités dont les habitants ont investi les espaces publics, rageant contre cet état de fait. D'autant que l'été 2012 est vraiment chaud. Une chaleur suffocante qui met à rude épreuve les sens et les nerfs. Depuis la vague de chaleur qui touche particulièrement les wilayas du sud, ces délestages et autres problèmes de saturations et de pannes du réseau électrique exaspèrent véritablement les citoyens. Ces derniers dénoncent une prise en otage, en plus de la dégradation de leurs équipements électriques à cause des baisses de tension et autres coupures brutales.
De leurs côtés, les responsables de la Sonelgaz expliquent cette défaillance par la forte demande et les nouvelles pratiques de consommation. Régulièrement, il est rendu public des pics de consommation électrique et des taux de «dépassement» par rapport aux années précédentes, comme pour justifier ce manque. L'objet incriminé : le climatiseur. Les Algériens seraient devenus boulimiques de cet objet de confort, qui n'en est plus un quand on habite dans le sud aride. Selon de récentes déclarations de Noureddine Boutarfa, le Pdg de la Sonelgaz, la consommation d'électricité augmente chaque année de 14%, alors que les prévisions établies par le secteur sont de l'ordre de 7%. Autant de décalage ! Il faudrait, selon lui, doubler la production nationale d'électricité dans les cinq années à venir pour satisfaire la demande. On le voit donc, la prospective n'est pas l'arme fatale de nos gestionnaires. Comment expliquer sinon, les prévisions deux fois moindres que la demande réelle ' Le néo-phénomène de ce «satané» climatiseur ressemble à s'y méprendre à celui de l'acquisition d'un véhicule. Après la démocratisation de l'accès à l'automobile, on s'est rendu compte que le réseau routier ne suffisait pas pour supporter le poids de ce boom motorisé. Embouteillages, accidents, problèmes de stationnement, surconsommation de carburant et d'huiles 'etc. Le même cas peut être calqué sur l'accès à l'université avec des taux record de réussites au baccalauréat induisant des bouchons sur les résidences, restaurants universitaires. Il en est de même pour l'accès au logement, aux crédits Ansej' Seulement, ce qui reste aberrant, c'est que l'Algérie est un pays qui vit grâce à des sources énergétiques. Comment peut-il bugger sur l'alimentation en électricité ' L'argument de la grande superficie tient un peu la route, mais les cités et autres villes construites devraient en principe avoir été pensées de telle manière que l'essentiel du confort soit garanti. L'autre argument mis en exergue s'agissant des connexions sauvages et de détournement de câbles électriques n'est pas aussi solide. Car c'est le travail de la Sonelgaz de vérifier ses installations. Alors, c'est quoi le remède ' Prendre son mal en patience pour résister le temps d'un été climatisé et d'un Ramadhan torride. Ou ne plus s'habituer au confort électrisé de la vie moderne en attendant que nos dirigeants, tous secteurs confondus, se mettent en phase avec l'«art» de la prospective.
S. A.
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