Les effets du jeûne sur le sport de performance

En présence de personnalités de marque, entre autres, l'ancien sélectionneur de handball, Aziz Derouaz, du membre de la commission médicale de la Fifa, Dr Zerguini, Dr Ali Hakoumi, du maître de conférences à l'Institut des sciences et technologie du sport (ISTS), a insisté dans son exposé sur l'importance d'une alimentation appropriée au sport de performance durant le mois sacré. « J'ai été confronté à ce problème quand j'étais entraîneur. Un de mes athlètes a même perdu connaissance. Un incident qui m'a poussé à m'investir dans une recherche sur ce thème », révèle-t-il. Pour la majorité des sportifs de performance, le jeûne des six jours de chawal peut diminuer de 6% du travail d'une saison. « Si on rajoute le jeûne de 30 jours (ramadhan), le taux sera plus élevé. Beaucoup d'athlètes algériens ont défendu les couleurs nationales durant le mois sacré. Des résultats positifs ont été enregistrés comme la victoire de l'équipe nationale de football en 2009 face à la Zambie. Mais d'autres résultats étaient décevants », ajoute-t-il. Développant une méthode de recherche (avant, pendant et durant le mois de ramadhan), le conférencier a fait des tests sur un groupe d'étudiants de l'ISTS et un autre composé d'athlètes de sport militaire. « 30 éléments ont passé les tests chez les étudiants, alors que seuls 13 des 23 athlètes militaires les ont achevés. J'ai programmé 12 heures de théorie et 12 heures de pratique. Les résultats obtenus ont été moins bons durant le ramadhan par rapport à ceux d'après. La température corporelle a connu une hausse durant le mois sacré. La baisse de performance, notamment chez les étudiants, est due essentiellement à l'absence d'engagement physique », explique le spécialiste. Comme finalité de sa réflexion, Dr Hakoumi propose des recommandations pour faire du sport de performance sans risque. « Il faut rejeter le volume d'entraînement intensif. Il est nécessaire de programmer une surveillance médico-sportive spécialisée. La nutrition doit être confiée à des spécialistes. Il faut exclure les exercices physiques d'un effort prolongé », note-t-il. Les sueurs abondantes peuvent mettre la personne en danger de mort, selon le conférencier. « Perdre un litre de sueur diminue de 20% le rendement de la capacité motrice. Il est donc recommandé d'alléger le travail durant la première séance d'un biquotidien », indique-t-il. Dans son intervention, le docteur Zerguini a remis en cause certains résultats des recherches effectuées par Dr Hakoumi. « Le corps humain peut s'adapter à toutes les situations, en fonctionnant durant les 24 heures. Question sueur, le corps garde la quantité dont il a besoin. Concernant le jeûne, il y a eu des internationaux qui ont joué des compétitions européennes en jeûnant. Je citerai l'exemple de Abdelhafid Tasfaout qui était, selon Guy Roux, l'un des meilleurs même durant le ramadhan », soutient Dr Zerguini. Pour sa part, Aziz Derouaz a appelé à faire la différence entre le sport individuel et sport collectif, rappelant qu'il a démissionné à cause de l'envie de ses joueurs de jeûner durant la coupe d'Afrique de 1989. « Le regretté cheïkh Hamani m'avait donné le feu vert pour que mes capés ne jeûnent pas. Mais certains campaient sur leur position, alors que religieusement, ils avaient l'autorisation », souligne-t-il.