Algérie - A la une

Les dix plaies de l'Algérie post-indépendance



1- Les eaux noires des rivières
Les Algériens construisirent leurs bidonvilles dans les lits des rivières asséchées, faute de toit disponible. Les logements laissés en jachère par les colons, qui ont préféré la valise plutôt que le cercueil, ont été pris d'assaut par les Martiens, les combattants de la dernière minute et par les harkis en civil. Le bien vacant distribué entre amis et maîtresses. Et ne resta que les rivières pour faire son lit. A la tombée des pluies, l'eau charriait avec lui hommes et bêtes, devenant puante, imbuvable à cause des cadavres qui s'y accumulaient.
2- Les chiens errants
Une armée de chiens, la bave au museau, sortit des décharges publiques et couvrit le pays. Elle creva dans les villes et villages, les rues et les prairies, le sable et les fourrières canines. Elle mordit les mollets et infecta la raison. On les ramassa en tas et le pays fut condamné pour génocide.
3- Les moustiques
Malgré les budgets dépensés contre la prolifération des moustiques, les Algériens se barricadèrent chez eux, dès l'été arrivé. Les campagnes de démoustication n'ayant aucun effet parce qu'elles n'ont plus lieu, l'argent dépensé pour se payer des vacances, les moustiques s'organisèrent en brigades volantes, avec des légions étrangères venus d'Afrique et des Antilles.
4- Les taons
Ils sortirent de nulle part avec seulement un nom de famille sentant bon la Capitale et ses marches vers la postérité. Ni diplôme ni aptitude pour une quelconque activité physique ou cérébrale, ils continuent de sucer le sang des Algériens, mille ans après l'indépendance. Ils pénétrèrent dans la maison du peuple et le pays fut ruiné.
5- Mort du bétail
La fièvre aphteuse vint frapper les troupeaux. Bovins, ovins, caprins et camélidés moururent, mais des troupeaux d'en haut, aucune bête n'agonisa. Les vaccins importés de la lointaine et froide Sibérie étaient tous périmés.
6- Les ulcères
Les promesses lancées en l'air après le dernier coup de feu de la Révolution se changèrent en mensonges et règlements de compte pour prendre le pouvoir. Aussitôt, les hommes furent couverts de linceuls et jetés dans les oubliettes de l'Histoire.
7- La grêle
La grêle tomba sur le pays brisant les arbres et les pare-brises mais n'y eut nul feu au milieu de la grêle. Les villes furent inondées et le pays se noya faute de gestionnaires compétents et honnêtes et d'avaloirs curés.
8- Les sauterelles
Un vent de sauterelles couvrit tout le pays, dévorant ce qu'ont laissé les taons. Elles vinrent de toutes les régions, mangeant le vert et le sec, avalant les subventions et buvant l'argent public. Des escouades de sauterelles lancées à toute vitesse, faisant une course contre la montre pour se repaître du cadavre du pays.
9- Les ténèbres
Ils étendirent leur main et pendant cinquante-six ans, des ténèbres épaisses couvrirent le pays. Les gens ne se faisaient plus confiance et n'osaient plus murmurer. Cependant, les privilégiés du système eurent de la lumière là où ils prospérèrent.
10- La mort des premiers-nés
Faute d'ambulances, d'un système sanitaire efficient et d'une compétence des gestionnaires de la santé, les premiers-nés moururent dans les hôpitaux du pays. Les privilégiés avaient peint leur passeport de rouge et leurs premiers-nés naquirent sous d'autres cieux où la parturiente ne meurt pas en pleine route de campagne.


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