Algérie - A la une

Les dessous d'une visite



Les dessous d'une visite
Le président du Conseil présidentiel du gouvernement d'entente nationale de Libye effectue depuis hier une visite officielle de deux jours en Algérie après s'être rendu à Paris où après sa rencontre à l'Elysée avec le président François Hollande, le porte-parole du gouvernement français Stéphane Le Foll a annoncé qu'il va se tenir à Paris la semaine prochaine une réunion sur la Libye pour «?uvrer» à l'unité de ce pays qui regroupera les parties libyennes en conflit et les représentants de la France, de l'Egypte, du Qatar, des Emirats arabes unis et de la Turquie.La venue de Faiz Seradj à Alger après son séjour parisien et l'annonce qui s'en est suivie autorise à penser qu'il a programmé sa visite pour s'enquérir de ce que les autorités algériennes, qui ne lui ont pas ménagé leur soutien dans sa démarche de formation du gouvernement d'entente qu'il préside, pensent de l'initiative française à laquelle il a apparemment souscrit. Il lui revient en effet de justifier et d'expliquer à ces autorités algériennes pourquoi leur pays dont à son arrivée à Alger il a salué avec une insistance appuyée «le rôle et le soutien constant à la Libye», a été écarté de la participation à la réunion de Paris, voire même pas consulté sur elle par ses promoteurs français et le gouvernement libyen qu'il dirige.Il ne pouvait échapper à Faiz Seradj que l'accueil fait à Alger à l'annonce d'une réunion sur la Libye à laquelle l'Algérie n'est pas associée alors que le sont le Qatar, les Emirats arabes unis et la Turquie étrangement qualifiés de «pays de la région», ne pouvait être que méfiant du fait que les autorités algériennes leur vision sur la crise libyenne et les solutions qu'ils prônent pour sa résolution. L'on ne sait ce que Hollande a fait valoir à Seradj qui prétend que l'Algérie est son «deuxième pays» pour lui faire accepter que ce pays autrement plus directement concerné par la crise libyenne dont les développements induisent de sérieuses menaces pour sa stabilité et sa sécurité nationale soit tenu à l'écart de la rencontre de Paris.L'on peut dès lors supposer que sa visite à Alger ne répond pas comme officiellement présentée à une invitation faite par son homologue algérien Abdelmalek Sellal, mais qu'elle lui aurait été suggérée par le président français qui se doute bien que les autorités algériennes n'apprécient guère son initiative libyenne que lui a inspiré sa conviction qu'il n'y a pas de convergence franco-algérienne sur la question libyenne que Paris veut traiter au mieux des intérêts géopolitiques et économiques français quitte au détriment de ceux des «pays du voisinage» dont l'Algérie principalement qui s'oppose avec efficacité à cette présomption française.Le Premier ministre Faiz Seradj qui il y a peu dénonçait l'hypocrisie de la France dans la crise que vit son pays consistant à reconnaître son gouvernement comme seule autorité libyenne légale et dans le même temps à fournir une aide militaire à ses contestataires a dû décevoir les autorités algériennes qui se sont dépensées en sa faveur et ont déployé toutes les ressources de leur diplomatie pour tenter de faire accepter son autorité par les factions qui se sont déclarées contre l'exécutif formé par lui. Il lui sera difficile d'arracher son acquiescement à l'Algérie pour une réunion qui a manifestement entre autres buts de faire pièce à l'engagement algérien sur le dossier libyen auquel les Etats participants voudraient mettre un terme pour avoir la voie libre à réaliser leur dessein libyen.





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