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Les critiques des académiciens



Les critiques des académiciens
Le premier séminaire national sur le « management du changement dans l'entreprise algérienne » s'est tenu, hier à l'université d'Alger 3 (Dély Brahim) où l'entreprise a été décortiquée par des académiciens sur la base des travaux de recherche sur des cas pratiques. Organisé par le laboratoire de l'université dédié à cette thématique, le séminaire a permis de se pencher sur les cas de l'opérateur public de téléphonie mobile Mobilis, du groupe privé agroalimentaire Benamor et du groupe public pharmaceutique Saïdal. Partant des changements économiques, politiques et sociaux qui obligent directement ou indirectement l'entreprise nationale à changer, les chercheurs se sont accordés sur la « nécessité vitale » du changement et à l'entreprise de « s'adapter » à son environnement. C'est le cas de Mobilis qui a fait un bond, entre 2000 et 2004, grâce à la disparition du monopole et la concurrence des deux autres opérateurs privés, Djezzy et Nedjma, a signalé, à Horizons, Mourad Zaïd, enseignant à l'université d'Alger 3, en marge du séminaire. Pour ce chercheur, les éléments à l'origine du changement sont la concurrence, le recrutement et la formation d'ingénieurs dans le domaine des TIC, des infrastructures et de la technologie. L'autre facteur est la vitesse de changement des mentalités notamment chez le consommateur, a indiqué M. Zaïd. Ainsi, Mobilis a dépassé ses prévisions en termes d'abonnés estimés initialement à trois millions. Pour sa part, Sarah Abidat, enseignante à l'université d'Annaba, s'est penchée sur le groupe Benamor en utilisant le partage des connaissances entre les employés et l'apprentissage organisationnel dont la formation continue. Dans ce cas, « les méthodes de travail d'équipe utilisées par cette entreprise sont moyennes ainsi que les outils d'apprentissage avec une tentative d'intégration des TIC ». En revanche, au sein de cette entreprise privée, « il n'y a pas de motivations financières qui permettent d'encourager les employés ». Mohamed Boukhari, enseignant à l'université de Blida, a traité des mesures de performance des entreprises algériennes à travers les indicateurs boursiers. Il citera le cas de Saïdal qui avait fait son entrée à la Bourse d'Alger. « Le premier paradoxe de Saïdal est ses indicateurs client et stocks qui étaient bons mais le poids de la dette l'a mise à mal. Le second paradoxe porte sur le prix du bénéfice par actionnaire élevé par rapport au prix de l'action qui chutait ». Conclusion, « Saïdal n'a pas pu s'adapter au marché ». Sur l'innovation, Tayeb Douis, enseignant à l'université de Ouargla, a relevé que « les entreprises algériennes se méfient des stagiaires et des chercheurs ». Pour lui, la problématique entre l'entreprise et l'université algérienne réside dans le système éducatif. Côté innovation, « les entreprises algériennes innovent mais souvent les chefs d'entreprise l'ignorent ». La création de centres techniques de l'innovation dans certaines universités « est une initiative de l'organisation internationale de l'innovation en collaboration avec l'Inapi », a-t-il noté. Rachid Dris, enseignant à l'université d'Alger 3, a fait un exposé sur la corruption dans l'entreprise algérienne et ses origines. Pour lui, ces dernières sont d'ordre éthique, politique et social aggravées par l'opacité de l'administration publique. Parmi les outils de contrôle qu'il suggère, l'audit interne et externe ainsi que les inspections générales. Enfin, l'université d'Alger 3 a lancé le projet d'un centre de recherche qui sera opérationnel en 2015, a indiqué, à Horizons, Rabah Cheriet, recteur de l'université d'Alger, en marge du séminaire.


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