Les constructions hybrides qualifiées de massacre

Habiter l'Algérie inquiète. Faire face à la politique de construction massive en prenant compte, entre autres, les problématiques environnementales de gestion des ressources de l'énergie et des matériaux, c'est l'équation complexe que tente de résoudre le 1er colloque international qu'organise le laboratoire d'architecture, d'urbanisme et de transport (LAUTR), et qui s'est déroulé du 12 au 14 avril à l'auditorium de l'université Hadj Lakhdar de Batna.C'est à travers la thématique «Habiter l'Algérie : expériences et comparaisons internationales. Climats- sociétés- villes architecture », que Boudjemaâ Aïchour, directeur du LAUTR et président du colloque, a proposé de rassembler les «acteurs du logement». Selon lui, il s'agit, en plus des objectifs généraux du colloque, de réunir les universitaires, les entreprises, les politiques, les architectes et les bureaux d'études autour d'un dialogue pour favoriser la «création et la créativité» et d'éviter le mimétisme. «Le nord de l'Algérie plus spécifiquement, est victime de constructions hybrides, qui ne respectent ni la spécificité culturelle, ni sociale, encore moins climatique.C'est un massacre», a-t-il constaté. «Ce ne sont pas les sources d'inspiration d'architecture qui nous manquent», poursuit-il. «C'est à travers l'architecture vernaculaire, locale, qu'il faut trouver sa voie, essayer de marcher en même temps, en parallèle avec la modernité», explique-t-il. «Nous ne sommes pas les gens des vieilles choses, ni vandales, ni nostalgiques. Nous nous situons au milieu, au point d'équilibre, dans la continuité en prenant en considération nos spécificités locales».Par ailleurs, les organisateurs du colloque aspirent à établir une charte du changement à la fin du colloque, aujourd'hui, qui permettra la conversion idéologique et technique par laquelle s'opère l'amélioration du confort de la vie urbaine, quelque soit son environnement géographique. Aussi, il faut prendre en considération l'enjeu capital pour l'Algérie de concevoir des plans de relance permettant une inflexion écologique dans le cadre d'une nouvelle politique d'habitat.