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Les conditions d'une intégration économique



Les conditions d'une intégration économique
La part estimée du commerce intra-africain ne dépasse guère les 12% du commerce total, malgré d'intenses effortsDans un rapport consacré à cette question, la Banque mondiale avait alerté sur l'ambivalence qui se caractérise par une intégration spectaculaire avec les pays d'Europe et d'Asie, principalement, et une intégration rachitique intra-africaine...Depuis la tenue au Cap, en Afrique du Sud, en janvier 2012, de la conférence des statisticiens africains, le constat est resté pratiquement le même: le continent continue de subir de grands obstacles à son développement, même si les investissements étrangers, majoritairement chinois, ont cru d'une manière spectaculaire. Ces obstacles ont pour effet de priver l'Afrique de moyens financiers importants pour sa croissance et, plus grave, ils impactent négativement les PIB en privant de nombreux pays de plusieurs milliards de dollars de recettes potentielles.Dans un rapport consacré à cette question, la Banque mondiale avait alerté sur l'ambivalence qui se caractérise par une intégration spectaculaire avec les pays d'Europe et d'Asie, principalement, et une intégration rachitique intra-africaine dont rien ne dit qu'elle va évoluer au même rythme que la première.La part estimée du commerce intra-africain ne dépasse guère les 12% du commerce total, malgré d'intenses efforts et recommandations de l'Union africaine, à de nombreuses occasions, alors qu'elle atteint les 60% avec l'Europe, 40% avec l'Amérique du Nord et 30% pour l'Asean, d'après les statistiques de l'OMC.Parmi les multiples obstacles qui demeurent, il y a d'abord les droits de douane, allégés uniquement dans le cadre de certaines communautés régionales, diverses contraintes non-tarifaires et réglementaires qui influent sur le coût des transactions et empêchent quand elles ne l'annihilent pas la circulation transfrontalière des biens, services, personnes et capitaux.La Banque mondiale avait mis à l'index cinq catégories d'obstacles majeurs allant de l'inefficacité des transports, parfois archaïques, la lourdeur du process douanier et de la logistique afférente, l'extrême complexité des arrangements financiers confrontés aux restrictions sévères des textes propres à chaque entité, l'inanité des réglementations et des normes en dépit d'une inefficacité éprouvée depuis des décennies et enfin la lourdeur presque proverbiale des procédures administratives de nature à décourager les bonnes volontés les plus enthousiastes.A titre d'exemple, le rapport de la Banque mondiale fait état d'une chaîne de supermarchés sud-africaine contrainte de débourser 20.000 dollars par semaine rien que pour arracher des permis d'importation et alimenter ses magasins en Zambie, avec l'exigence incroyable de soumettre un dossier comprenant plus de 1600 documents préalablement à l'envoi de camions chargés de marchandises.D'autres facteurs ne sont pas passés sous silence, comme les pots-de-vin, les agressions morales et physiques etc.Ceci montre à quel point il est important pour les pays africains, en pleine communion à Alger pour tenter de déblayer la voie et donner un sens concret aux ambitions généreuses du Nepad, de se résoudre à une véritable et audacieuse mise à jour des procédures qu'il importe de simplifier, mais aussi d'unifier, tout en oeuvrant de concert à la diminution des charges qui handicapent lourdement l'intégration économique du continent. Last but not least, la part de l'informel, qui prolifère un peu partout, et mine en profondeur les économies sans véritablement profiter au développement des uns et des autres.Voilà les défis qui attendent les Etats membres de l'Union africaine pour espérer enfin booster l'intégration économique intra-africaine et faire du continent le nouveau dragon en la matière.Fortes de leur grande richesse en matières premières de toute sorte, malheureusement hypothéquées par les crises multiples qui affectent aussi bien certaines ressources comme le pétrole que les monnaies d'échanges incontournables que sont le dollar US et l'euro, ces nations ne peuvent plus faire l'impasse sur la nécessité de mobiliser les excédents alimentaires de certains pays au profit d'autres frappés par la famine, d'encourager les initiatives de développement des potentiels connectés comme c'est le cas en Asie et, ainsi, de nourrir une consommation hors produits bruts, elle-même génératrice de croissance des PIB. Quatre ans plus tard, le voeu va-t-il enfin prendre forme'
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