Algérie - Revue de Presse

Les aveux du nouveau patron d'Air Algérie


Air Algérie envisage de rentrer dans le capital des compagnies aériennes africaines pour développer des destinations comme l'Afrique du Sud, le Nigéria, la Corne et l'Ouest de l'Afrique, a annoncé le P-DG de la compagnie nationale Abdelwahid Bouabdallah. «Nous disposons déjà d'une plate-forme au Burkina-Faso», devait-t-il ajouter en ce sens. Il a, également, annoncé «l'ouverture d'une fréquence vers la Chine et une troisième liaison vers le Canada et l'acquisition d'avions navettes est imminente pour relier, entre elles, des villes comme Alger, Oran, Constantine et Annaba».           Bouabdallah a estimé qu'il y a beaucoup de destinations à développer en Afrique mais l'idée, précisera-t-il, est de bénéficier d'abord de subventions de l'Union européenne pour désenclaver le continent. «Nous ne voulons pas créer un fonds de commerce à perte pour que d'autres en profitent après», a souligné le patron d'Air Algérie», dans un entretien à «Jeune Afrique». Aujourd'hui, en Afrique, il est de plus en plus question de l'ouverture des capitaux des compagnies africaines qui doivent d'abord profiter au continent et d'une volonté soutenue par les Européens de mettre sur pied une coopération Sud-Sud qui permettra aux compagnies aériennes de voler de leurs propres ailes. Les grandes compagnies du continent ont commencé à investir dans les compagnies africaines de moindre importance. C'est le cas de Royal Air Maroc qui a pris une participation dans le capital d'Air Sénégal. Ainsi la compagnie nationale ne veut pas être en reste de l'engouement manifesté par bon nombre de compagnies d'Afrique et de groupes européens spécialisés dans les services et industries aéronautiques qui ont affiché, clairement, leur intérêt pour le ciel africain. En effet, certaines compagnies aériennes européennes avaient exprimé leur volonté de conclure des partenariats efficients, prometteurs et mutuellement avantageux avec des compagnies aériennes africaines. Ceci en dépit du fait que certaines d'entre ces compagnies du continent frôlent la banqueroute et la liquidation judiciaire. Les responsables des groupes européens de l'aéronautique conviennent du fait qu'en Afrique il y a une urgence à procéder, à une mise à niveau opérationnelle du transport aérien qui, selon eux, a plus que jamais besoin d'une restructuration à la mesure des potentialités dont regorge le continent. Cet intérêt pour les compagnies africaines s'exprime en termes de sécurité, de fiabilité et de capacité. En ce sens, selon les experts, les études élaborées actuellement ont démontré que lorsqu'il y a absence ou peu du transport aérien, ceci représente un handicap contre le développement économique. Des compagnies africaines, comme Air Afrique, Air Mauritanie ou Air Gabon, sont confrontées à de sérieux problèmes et tentent de relever leurs malaises dans le dessein de dénicher les meilleures solutions pour leur décollage. Ce qui représente une bonne opportunité pour la campagne nationale Air Algérie. Mais reste, tout de même, dans cette perspective la rude concurrence que peuvent lui livrer les géants européens du secteur dans le ciel africain. Mais qu'en sera-t-il de l'autre concurrence qui viendra avec l'ouverture du ciel algérien, qui continue d'être retardée par les pouvoirs publics, alors qu'elle est une exigence évidente pour l'accession à l'OMC? Le P-DG d'Air Algérie dira que «la concurrence ne nous fait pas peur et il est impossible d'être aussi performant que nous en Algérie», tout en reconnaissant que sur l'international, «ça sera plus rude. Mais nous avons une force: le passager algérien. Pour peu que l'on augmente la qualité des services et la ponctualité, nous ferons peur à nos concurrents. Nous mettrons le «paquet» dans la formation commerciale». Il indiquera dans cette veine que la compagnie va «acheter plus de 11 appareils d'ici 2009» pour lesquels des appels d'offres seront bientôt lancés. Le patron d'Air Algérie indiquera, en outre, que la compagnie, qui a remboursé par anticipation les 12 avions achetés en 2004, «peut être très rentable à court terme grâce à son personnel. Sa force, ce sont les ressources humaines», précisera t-il. Toutefois Bouabdallah estimera qu'«Air Algérie sait très bien faire voler des avions, mais a de grandes lacunes en matière de prestations et de qualités de services. Il faut décentraliser les décisions. Les procédures sont complexes. L'information doit circuler très vite et les décisions doivent être prises rapidement avec un contrôle à posteriori.  J'ai décelé une grande disponibilité du personnel qu'il faudrait fédérer autour d'un projet», a-t-il indiqué. M. Bouabdallah s'est montré optimiste quant à l'avenir de la compagnie aérienne nationale. «Ce sera une entreprise-phare du bassin méditerranéen. C'est jouable», a-t-il estimé. Pour rappel le ministre des Transports, Maghlaoui avait estimé qu'«avec les accords qui seront signés entre l'Algérie et les pays arabes, un jour ou l'autre Air Algérie sera obligée de faire face à la concurrence sur le marché intérieur», ajoutant qu'«il y a un contexte qui est en train d'évoluer et notre devoir est de dire à Air Algérie qu'il faut qu'elle s'organise, qu'elle prépare ses cadres et son organisation pour faire face à la concurrence».
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