Les autorités plus que jamais interpellées

La ville de Bordj Bou-Arréridj a été dans la nuit du vendredi à samedi, le théâtre d'un accident qui a failli virer au drame. En effet, un invité, qui manipulait maladroitement son fusil de chasse lors d'un cortège, a blessé 5 personnes, par la décharge de chevrotine, ce qui a créé, une véritable panique.Les victimes ont été immédiatement prises en charge par le personnel médical. Elles ont pu regagner leur domicile. "Quand vous êtes invité à une fête, à défaut de porter une de vos belles tenues, songez plutôt à porter un gilet par balle, un casque et surtout être vigilant ! C'est vraiment peu dire, quand on voit les drames qui surviennent lors des fêtes de mariage", ironisa un jeune médecin aux urgences. En effet, outre les folies auxquelles s'adonnent certains conducteurs dans les cortèges, des jeunes généralement qui, en effectuant des man?uvres très souvent dangereuses et aggravées par des dépassements dignes des plus grands films d'action, d'autres n'hésitent pas à faire usage de leurs armes à feu en tirant en l'air, tout au long de la fête, avec tous les risques que cela pourrait engendrer. L'utilisation des fusils de chasse lors des fêtes familiales est devenue abusive.L'anarchie est telle que les citoyens affichent une nette indifférence quant au respect de la loi et d'autrui, puisqu'ils n'hésitent pas à tirer des coups de feu au-delà de minuit sans se soucier des malades, des personnes âgées, des bébés, des travailleurs, des étudiants, etc. "Avant, dès le premier coup, les services de sécurité se présentent et saisissent l'arme et exigent du responsable de la fête de respecter l'autorisation de fête", dira un père de famille. Et de poursuivre : "Maintenant, on défie tout le monde et en plus du tapage nocturne, les tirs de fusil de chasse à longueur de journée avec tous les risques." Et si, théoriquement, le port d'arme est réglementé, sur le terrain, l'utilisation abusive du fusil de chasse bat son plein à tel point que ce dernier constitue, pour certains, un moyen d'intimidation et de représailles au moindre différend et pour d'autres un moyen d'exhiber leurs richesses.Plusieurs citoyens interrogés sur ce phénomène qui tend à se répandre dans la région, déplorent cette situation et ne savent pas à quel saint se vouer. "Les autorités sont plus que jamais interpellées pour arrêter cette anarchie", disent-ils.Chabane BOUARISSA