Algérie - Revue de Presse

Les autorités maliennes en ont fait l’annonce




Les deux otages autrichiens libérés, hier Les deux Autrichiens enlevés le 22 février en Tunisie, dans une action revendiquée en mars par Al-Qaïda, «sont libres, sous la protection de l’armée malienne, et ils se portent bien», a annoncé hier une source à la présidence de la République malienne, citée par plusieurs agences de presse. A partir de Vienne, la mi-nistre autrichienne des Affaires étrangères, Ursula Plassnik, a confirmé la libération des deux otages autrichiens, Wolfgang Ebner et Andrea Kloiber. «Les deux otages autrichiens sont libres, sous la protection de l’armée malienne et ils se portent bien. Ils se trouvent encore au Nord du Mali et vont être rapatriés bientôt», a indiqué une source de la présidence malienne sans vouloir détailler les conditions de cette libération. Wolfgang Ebner, 51 ans, et Andrea Kloiber, 44 ans, avaient été enlevés le 22 février dernier alors qu’ils circulaient dans le Sud de la Tunisie, où ils effectuaient une randonnée. Ils avaient été enlevés puis transférés dans le Nord du Mali, et ce, grâce à la complicité de plusieurs réseaux de contrebande et du grand banditisme qui sévissent dans les grandes étendues désertiques. Leur enlèvement aurait été revendiqué le 10 mars par l’Organisation d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI, ex-GSPC). Initialement, des sources avaient parlé d’une revendication liée à la libération de terroristes détenus en Algérie et en Tunisie. Mais très vite, il s’est avéré que l’objectif premier de cette prise d’otage n’était autre que la demande d’une rançon dont le montant aurait été fixé à 5 millions d’euros. La libération des otages intervient, cela dit, dans des circonstances encore non élucidées. Si le dénouement est heureux pour les otages, comme ce fut le cas pour la majorité de ceux enlevés par le groupe de Aberrezak El-Para, en 2003, on n’en sait rien de la manière avec laquelle la libération des otages a été obtenue. Et alors que les rumeurs demeurent persistantes, les autorités allemandes n’ont jamais confirmé ou démenti un éventuel versement d’une rançon de 5 millions d’euros par Berlin en contrepartie de la libération de 32 touristes suisses, allemands et néerlandais. Ce que l’on sait, c’est qu’une partie d’entre eux a été libérée au Nord de Tamanrasset grâce à une opération menée haut la main par les unités de l’ANP, alors qu’une seconde partie des touristes avait fini par être libérée quelques semaines plus tard à Kidal, au Mali. C’est pour cette seconde partie des otages, une fois en territoire malien, que Berlin aurait versé la rançon précitée. Les répercussions de cette affaire ne manqueront pas d’affecter davantage l’organisation de Abou Moussab Abdelouadoud, alias Abdelmalek Droukdel, «émir» national du l’ex-GSPC. Ce qui devait valoir de démonstration de force destinée à faire oublier le cinglant échec de l’affaire des 32 otages européens (qui avait valu sa capture à Abderrezak el-Para), devait devenir un facteur aggravant de la dissidence des katibate du GSPC opérant au Sud du pays, plus exactement dans la bande saharienne de la frontière avec le Mali. En effet, le groupe à qui avaient été confiés les deux otages, pour les acheminer dans un lieu de détention inconnu au Nord du Mali, serait entré en dissidence. Ce ne serait pas n’importe quel groupe, mais l’une des plus importantes katibate du GSPC au Sud. Il s’agit des deux principaux adjoints de «l’émir» Mokhtar Belmokhtar, dit Laouar, à savoir Abdelhamid Abou Zaïd et un certain Yahia Abou Ammar, responsable de la zone du Sahara au sein de l’organisation. Depuis, Abdelmalek Droukdel n’aurait plus aucune emprise sur les activités des groupuscules du Sud qui sont dans la désorganisation totale. Et ce n’est certainement pas le fait d’avoir obtenu une somme aussi importante que la rançon -si cela se confirme- qui sera de nature à arranger les choses. Bien au contraire… Amine B.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)