Algérie - A la une

Les appels à la libération de Khaled Drareni se multiplient


La condamnation du journaliste Khaled Drareni à une lourde peine de trois ans de prison ferme par un tribunal d'Alger continue de susciter des réactions indignées en Algérie ainsi qu'à l'étranger.Les forces du Pacte pour l'alternative démocratique (PAD) ont exprimé, hier, leur «consternation», après le verdict prononcé par le tribunal de Sidi M'hamed.
«Le verdict infligé au journaliste Khaled Drareni est lourd de sens quant à l'absence de volonté du pouvoir de s'incliner devant la volonté de changement démocratique exprimée par des millions d'Algériennes et d'Algériens durant 13 mois et dont le respect des libertés est un fondement essentiel de la démocratie», a fustigé la coalition antirégime dans un communiqué diffusé sur Facebook.
«Khaled Drareni et tous les détenus politiques et d'opinion doivent être immédiatement rendus à leurs familles et à leur peuple dans la pleine réhabilitation juridique, sociale, morale et matérielle qui leur est due», a exigé le PAD.
Pour sa part, le Collectif des amis du Manifeste pour l'Algérie nouvelle a exprimé aussi sa «stupeur» après «la scandaleuse» condamnation du représentant de Reporters sans frontières en Algérie. «La place de Khaled Drareni est parmi les siens et non en prison !
L'instance d'appel est interpellée pour rétablir le droit à la justice en prononçant la relaxe et la réhabilitation morale et matérielle de ce journaliste citoyen», a réclamé le collectif dans un communiqué.
De leur côté, plus d'une centaine d'artistes et de travailleurs de la culture ont exprimé leur «consternation» après le verdict condamnant le directeur du site d'information Casbah Tribune.
«Nous retenons la date du 10 août comme un jour de deuil. Nous voulons que cette date soit oubliée par la libération inconditionnelle de Khaled Drareni et de tous les détenus d'opinion. Nous voulons vivre en sécurité et libres dans notre pays, dans un Etat de droit fort et pérenne. Nous appelons à la raison, nous appelons au droit», ont-ils exigé.
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) a réclamé, à son tour, la libération de Khaled Drareni. «L'Algérie, pionnière en matière de la libre expression et de la presse dans la région depuis trois décennies, ne peut se permettre de renoncer à ces acquis si chèrement arrachés par des générations de journalistes et de militants, au prix d'énormes sacrifices et d'années de lutte contre l'arbitraire, l'obscurantisme, l'autoritarisme et le terrorisme.
Et c'est spontanément que nous réclamons la mise en liberté de notre confrère Khaled Drareni», a indiqué le secrétaire général du SNJ, Kamel Amarni.
A l'étranger, une trentaine d'organisations tunisiennes de défense des droits de l'homme et de la liberté de la presse ont dénoncé la condamnation à une lourde peine du correspondant de TV5 Monde.
«Cette condamnation, qui a choqué tous les journalistes et les militants de la liberté d'expression et des libertés, est contraire à l'ensemble des obligations internationales de l'Algérie en matière de préservation des droits et des libertés», se sont indignées ces associations dans un communiqué.
Elles ont exprimé leur solidarité «absolue» avec le journaliste Khaled Drareni et exigé sa libération «immédiate et sans condition».
Incarcéré depuis le 29 mars à la prison de Koléa, Khaled Drareni était accusé d'«incitation à attroupement non armé» et d'«atteinte à l'unité nationale» après avoir couvert une manifestation du hirak. Lors de son procès, le journaliste avait assuré n'avoir fait que son «travail en tant que journaliste indépendant», et exercé «son droit d'informer».


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