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Les apiculteurs mettent en cause le changement climatique et les pesticides



Les apiculteurs mettent en cause le changement climatique et les pesticides
Les apiculteurs n'espèrent rien de bon pour cette année. Les producteurs de miel à l'échelle nationale ont été confrontés à la perte de leurs abeilles et, par conséquent, à une baisse de la production. Kenza Hamzaoui, apicultrice à Blida, nous affirme : « La production mellifère est en nette baisse pour cette année. Les apiculteurs qui sont restés sur place n'ont rien produit. Pour notre exploitation apicole, la transhumance à Béchar, Ain-Sefra et Tlemcen nous a été salutaire puisqu'elle nous a permis de produire quelques kilos. Dans la Mitidja, seulement quelques kilos de ce genre de miel ont été récoltés. Car les propriétaires des arbres fruitiers ont traité leurs champs infectés d'une maladie de pesticide sans aviser les apiculteurs et, par conséquent, les abeilles en sont mortes. Notre rucher de 60 ruches destinées à la production de miel de fleur d'oranger a été anéanti. Autrefois, ce rucher donnait jusqu'à une tonne de ce produit », se désole-t-elle. Notre interlocutrice est formelle : « Le climat est également derrière cette baisse de la production mellifère ». Souci partagé au niveau d'une exploitation apicole de Naciria (Boumerdès). « Le changement climatique a influé négativement sur la production de miel. Il y a de cela 5 ans, l'activité avait amorcé une baisse ». Dans le Sud également la production de miel a baissé. « Outre les maladies, la ruche n'a pas pu se développer. Les fluctuations des saisons on fait disparaître ou retardé le printemps, saison propice pour le développement de la ruche », expliquera notre interlocuteur. Face à cette baisse de la production de miel, les apiculteurs ont tenu à préserver les prix pratiqués. « Il est inutile d'augmenter le prix des produits de la ruche, ils resteront inchangés. Car notre but est que l'Algérien consomme au quotidien le miel et ne pas l'utiliser comme médicament qu'il cache au fond de l'armoire », soulignera l'apicultrice de Blida, Kenza Hamzaoui. La consommation par habitant en Algérie ne dépasse pas la moyenne des 80 grammes/an contre 3,5 kg/habitant/an en Europe. Toutefois en dépit de cette consommation timide, l'Algérie importe annuellement 15 000 tonnes de miel provenant de 6 pays de divers continents. Cela représente près de 75% des besoins exprimés. L'Algérie compte de 100.000 à 150.000 apiculteurs qui produisent six récoltes majeures (le miel, le pollen, la cire, la gelée royale, la propolis et le venin d'abeilles) sur l'ensemble du territoire national. Les apiculteurs algériens produisent quatre grands « crus », miel de l'oranger-citronnier, le jujubier, miel des eucalyptus et de bruyère. D'autres miels ont fait leur apparition comme le miel de carottes sauvages. Les potentialités sont là, une couverture végétale diverse et diversifiée et une jeunesse de plus en plus tournée vers cette activité.







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