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les algériens ont raté une opportunité «inouie»


les algériens ont raté une opportunité «inouie»
Actuellement de l'ordre de 0,8 million de tonnes, essentiellement importés, les besoins de l'industrie pétrolière en tubes sans soudure sont appelés à s'accroître notablement d'ici quelques années.A terme, ils devraient, en effet, franchir le seuil de 1,2 MT, soit un taux de croissance moyen de l'ordre de 3%/an. «Ce type de produits tubulaires pourrait être fabriqué en Algérie, mais il faudrait au préalable réaliser une étude détaillée des besoins réels de Sonatrach et Sonelgaz afin de valider la faisabilité technique d'une production locale», affirme-t-on du côté du ministère de l'Industrie et des Mines.Dans cette perspective, MM. Kouadria et Farah appellent à la nécessité de réétudier la possibilité de la renationalisation d'ArcelorMittal Pipes and Tubes Algérie (Ampta). D'autant que, à l'instar du complexe d'El Hadjar et des mines de Ouenza et Boukhadra (Tébessa), la filiale était également concernée par l'accord stratégique conclu en octobre 2013, portant reconfiguration du tour de table suivant la règle dite 51/49. Or, à ce jour, rien n'a concrètement changé sur le terrain. Le leader mondial de l'acier contrôle toujours 70% des actifs de Ampta, le reste (30%) détenu par le Groupe Public Sider, indique, formel, Smaïn Kouadria.Pourtant, la volonté politique de reprise par les Algériens de la majorité du capital Ampta ne date pas de 2013. «Deux années auparavant, Ahmed Ouyahia, alors Premier ministre, avait personnellement instruit le nouveau patron, alors fraîchement installé à la tête de Sonatrach, aux fins de suivre le dossier s'y rapportant», se remémore le député. Un bureau d'études avait même été sollicité en vue d'examiner la faisabilité de l'opération, ajoute ce membre permanent de la commission parlementaire des affaires économiques, du développement, de l'industrie, du commerce et de la planification.En voulant s'engager dans cette voie, le gouvernement projetait d'introduire Sonatrach et Sonelgaz dans le capital de l'ex-Tuberie Sans Soudure (TSS), ex-filiale du groupe Sider avant sa cession en 2007 à ArcelorMittal Tulbar Products dans le segment Energie. Ainsi pouvait être établie une coopération plus étroite et solide entre Ampta et Sonatrach/Sonelgaz, ses deux principaux clients, précise M. Kouadria.En effet, des années durant, Ampta fabriquait 30 000 tonnes/an de tubes de haute qualité destinés à l'enveloppe des puits de forage gaziers et pétroliers de Sonatrach. Aussi, l'entreprise alimentait la filière énergétique en conduites de transport de gaz/pétrole et autres tubes de forage hydraulique. S'il avait abouti, le projet d'un nouvel actionnariat Algérie-ArcelorMittal aurait permis aux deux Groupes énergétiques de disposer de leur propre usine de fabrication de tubes.Pour ArcelorMittal, le boulevard lui aurait été rouvert pour écouler sa production de lingots nécessaires à la fabrication de ces mêmes tubes. Des opportunités «inouies», malheureusement ratées, rappelle avec dépit le député Smaïn Kouadria. D'autant plus que le partenaire indien, alors lourdement impacté par les prolongements de la crise et le cycle de retournement économique de 2008, auxquels s'était greffé le manque persistant de commandes de Sonatrach, «avait fait part en 2009 de sa volonté de céder, à titre gracieux, l'ensemble de ses parts», poursuit-il.Mieux, renchérira notre interlocuteur, «plusieurs délégations de hauts responsables de Sonatrach et Sonelgaz s'étaient succédé à l'usine TSS. Depuis, plus rien. Le dossier fut classé pour des raisons occultes». La production de pas moins de 6500 km de tubes à l'actif de Ampta, le savoir-faire et les certifications aux tatillonnes normes Iso 9001, Iso 9002, ainsi que celles de Algerian Petroleum Institute (IAP) s'étaient, décidément, avérées insuffisantes pour persuader les pétroliers et leur patron, Chakib Khelil, de la viabilité de l'entreprise ainsi que de la fiabilité et la haute technicité de ses tubes, de bout en bout algériens.«Notre appel à la reprise par l'Etat de notre entreprise est également motivé par l'absence de tout investissement de la part d'ArcelorMittal ? aux fins du renouvellement de nos vieilles installations. La mise en place d'une unité spécialisée dans le revêtement des tubes est, par ailleurs, un autre investissement dont a besoin notre entreprise. Il faut savoir que le revêtement de nos tubes s'effectue à Réghaïa (Alger) alors que cela peut se faire sur place pour éviter les surcoûts de transport Annaba-Alger. L'Etat a les moyens de reprendre Ampta. Nous avons appris, par ouï-dire, que le dossier y afférent a été rouvert par le gouvernement et nous espérons que cela aboutisse et que cette fois serait la bonne», a indiqué Lotfi Farah.




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