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Les Algériens accrochés à la santé de Bouteflika



Les Algériens accrochés à la santé de Bouteflika
Trois jours d'attente et une réapparition. La présidence de la République a finalement diffusé, hier en fin de journée, un communiqué indiquant que Abdelaziz Bouteflika a reçu «le nouvel ambassadeur de Palestine».Il s'agit là de la première information officielle qui tient lieu de démenti d'une autre information qui n'a même pas été abordée par les médias officiels. Alors que les Algériens sont restés suspendus aux chaînes de télévision étrangères en quête de la moindre information sur l'état de santé de leur Président, du côté officiel, rien n'a filtré pendant trois jours.Un grand flou continue d'entourer cette énième hospitalisation présidentielle, plongeant le pays dans l'incertitude et relançant le débat sur le réel état de santé du chef de l'Etat. Car malgré les assurances distillées par certains médias proches du régime, aucune déclaration officielle n'est venue clarifier la situation. Et au niveau des institutions officielles, personne n'est en mesure de donner une information exacte qui puisse mettre fin aux inquiétudes nées depuis la première hospitalisation du chef de l'Etat, en avril 2013.Pourtant, la maladie du chef de l'Etat concerne les Algériens, qui peuvent nourrir les plus noires appréhensions quant à l'avenir immédiat de leur pays. Et en l'occurrence, nombre d'interrogations et d'inquiétudes légitimes sont exprimées dans la rue et partout où les citoyens pouvaient faire part de cet accès d'angoisse quant aux facultés du premier personnage du pays à tenir encore le gouvernail.Cette volonté de cacher une information, devenue de notoriété publique grâce notamment aux médias étrangers, est non seulement obsolète, mais inspire de grandes interrogations quant aux vraies raisons d'un tel black-out. Car si l'état de santé du chef de l'Etat, que l'on savait déjà chancelante, s'est dégradé, pourquoi cacher une telle réalité ' Veut-on éviter au maximum le débat sur la vacance du pouvoir '«Je n'en sais rien !»«Mais quelle question !» Lorsque nous avons contacté un des plus importants services de la présidence de la République, on ne pouvait pourtant s'attendre à des miracles. Mais le responsable à qui nous avons posé la question de savoir si le chef de l'Etat était rentré au pays, hier dans la journée, a répondu par un rire sarcastique ! «Je n'en sais rien à mon niveau !», poursuit le responsable, qui finit par donner l'agenda ? maigre ? du chef de l'Etat : Bouteflika recevra «les 19 et 20 novembre le président turc, Erdogan». Avant cet appel, un autre coup de téléphone renseigne sur le fonctionnement des services de l'Etat. Toujours au niveau de la présidence de la République, la dame qui répond s'excuse presque de ne rien savoir : «Nous n'avons aucune information sur le sujet.»Il suffit de voir comment les médias officiels ont carrément fait l'impasse sur cette hospitalisation pour se rendre compte qu'il n'y a aucune envie de communiquer, plongeant les Algériens dans un flou qui frise le mépris. Même certains médias privés ont fait croire que le chef de l'Etat n'a pas du tout quitté le territoire national, avant d'être démentis par des images montrant un Président transporté dans une ambulance, escorté par des policiers français qui l'ont conduit à l'aéroport de Grenoble. Ce n'est pas la première fois que les autorités gèrent dans l'opacité l'état de santé du chef de l'Etat.Si elles sont parfois obligées de rendre public un communiqué, c'est pour donner des informations incomplètes. Ce fut le cas lors de l'hospitalisation de Abdelaziz Bouteflika, en avril 2013, à l'hôpital du Val-de-Grâce, à Paris. Dans un premier temps, la communication officielle informait que le chef de l'Etat est victime d'un «accident ischémique transitoire» avant de révéler, plusieurs mois plus tard, qu'il s'agissait d'un «accident vasculaire cérébral».


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