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Lendemain de deuil et calme prudent à Ghardaïa


Lendemain de deuil et calme prudent à Ghardaïa
De lourdes interrogations entourent toujours les circonstances dans lesquelles les trois citoyens ont été tués, en début de semaine, dans les quartiers non mozabites, Hadj Messaoud et Mermed, à Ghardaïa.Si tout le monde est maintenant convaincu que les Mozabites n'ont rien à voir avec ces crimes, il n'en demeure pas moins que ces derniers ont été commis avec préméditation en raison des moyens utilisés par les auteurs. Dans sa première sortie, le parquet de Ghardaïa avait clairement expliqué que les victimes sont mortes à la suite «des lésions causées par la pénétration d'agents ferreux (fer rond) projetés à haute vitesse». Ces bouts de métal, a ajouté le parquet, ont été «extraits» pour être expertisés par la police scientifique. Le parquet a mis trop de temps pour démentir les rumeurs de décès par balle qui ont circulé. Il reste néanmoins à expliquer comment des bouts de métal peuvent être utilisés comme des munitions par des personnes infiltrées au sein de la foule.Certains témoignages laissent entendre que les jeunes tombés à Hadj Messaoud ont reçu une charge métallique tirée par un sniper, niché sur une des terrasses. Si l'on se réfère aux experts de la balistique, «des bouts de ferraille peuvent être utilisés comme munition pour une arme artisanale ou pour aggraver les effets de l'explosion d'un engin également artisanal. Il est fort probable que les auteurs étaient munis de fusils de chasse ou d'arme artisanale. Il est certain, cependant, que pour propulser ces bouts de métal, il faut un gaz, que seule la poudre peut dégager. Ce qui veut dire que les tireurs étaient suffisamment proches de leurs cibles pour pouvoir les toucher mortellement. Ils n'étaient certainement pas tous au devant de la scène, puisqu'il y a eu des victimes qui ont été touchées à des endroits moins névralgiques.L'enquête sera facile à mener dans la mesure où le périmètre des tirs n'était pas très étendu». Nos sources se déclarent incapables de dire si les tireurs étaient nombreux ou non. «De nombreux blessés portaient des impacts de projectiles métalliques au niveau de certaines parties du corps, comme le dos, les bras et quelques-uns aux jambes. Ce qui démontre que les auteurs de ces tirs étaient dans un endroit suffisamment élevé pour pouvoir atteindre les cibles. Celles-ci devaient être en mouvement, raison pour laquelle, les parties vitales n'ont pu être touchées, exception faite pour les trois citoyens décédés sur le coup.» Pour nos interlocuteurs, les armes artisanales n'ont, certes, pas une longue portée. Cependant, lorsqu'elles sont renforcées par des bouts de métal ou que leur canon est réduit, elles causent des dégâts considérables.Ainsi, il est clairement établi que les auteurs de ces actes avaient une intention délibérée de faire des victimes en usant d'armes, fussent-elles artisanales. Lors de l'enterrement des victimes, mardi dernier, la population était consciente des dangers qui guettent la région. La sagesse a prévalu. Hier, le calme, même précaire, est revenu et la ville a repris timidement ses activités en présence d'un important dispositif de sécurité. Certes, quelques escarmouches ont éclaté par-ci, par-là, mais sans pour autant glisser vers les violents affrontements des jours précédents. Les notables et les autorités locales continuent de prêcher la raison, et de condamner les actes qui consistent à dresser une partie des habitants de Ghardaïa contre une autre, pour permettre, entre autres, aux gangs organisés et aux trafiquants de drogue de prendre en otage l'avenir des jeunes.


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