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Leila Bouterfa à propos de la réglementation en matière d'urbanisme



Leila Bouterfa à propos de la réglementation en matière d'urbanisme
La présidente du conseil local de l'Ordre des architectes de Tizi Ouzou, Leila Bouterfa, a mis en avant la nécessité de créer une instance en charge de l'architecture.La mission de cette dernière serait de remédier à ce qu'elle a qualifié de « vide réglementaire constaté dans l'élaboration des instruments d'urbanisme, le flou persistant quant aux critères qui président à la prévision, la programmation et la conception des ouvrages (publics ou privés) » quelle qu'en soit la destination. « La création d'une instance en charge de l'architecture, observatoire, collectif ou autre, est à même de garantir que les fondements culturels ne se dissipent et soient toujours la référence et l'outil par lequel notre espace collectif est façonné », a-t-elle indiqué. Mme Bouterfa qui s'exprimait lors d'une rencontre internationale sur le patrimoine bâti organisée par la direction de la Culture de Tizi-Ouzou, sous le thème « le patrimoine bâti : entre expression culturelle et ressource territoriale », a relevé que « la plupart des études d'urbanisme sont venues dans l'urgence pour tenter de remédier à un coup parti ». A tel point, a-t-elle fait observer, que les instruments censés réguler le phénomène de développement effréné se sont retrouvés à suivre l'extension, continue, des secteurs étudiés. « La réglementation en matière d'urbanisme et d'appropriation de l'espace périurbain a littéralement pris le train en marche ». Dans sa communication intitulée « La dimension patrimoniale dans le nouveau tissu urbain : solution et perspectives », la présidente du Conseil local de l'Ordre des architectes de Tizi-Ouzou, a fait remarquer que « l'étude d'extension des villes, de leur restructuration parfois, n'était pas achevée que les données récoltées dans le cadre de l'analyse étaient déjà désuètes ». S'exprimant sur les instruments d'urbanisme, les Plans directeurs d'aménagement et d'urbanisme (Pdau) et Plans d'occupation des sols(POS), l'intervenante a fait observer que « les critères pris en compte dans ces règlements (notamment lors des concours) font référence aux besoins élémentaires et se basent sur les moyens humains, financiers et matériels du concepteur, du délai imparti à l'étude et lesquels critères sont normalement exigibles de celui qui est en charge de la réalisation de l'?uvre » faisant ainsi fi de l'idée qui, même si elle est adoptée sur des bases saines, parfois, elle est triturée, mâchouillée jusqu'à la vider de sa substance et sans l'accord du maître d'?uvre ». Un état de fait qui concourt, selon l'intervenante, à l'incohérence des études réalisées et contribue très souvent à leur caducité. «Les schémas adoptés ne tiennent d'aucune logique urbanistique et ne prennent nullement en compte ceux qui font la réussite de la ville mère », a poursuivi la présidente du Conseil local de l'Ordre des architectes de Tizi-Ouzou, suggérant que « toute extension de ville ou création de ville nouvelle doit, impérativement, se faire suivant une étude globale des potentialités à travers l'analyse des besoins et les perspectives mai aussi et surtout, une application stricte de l'étude sur le terrain ». Il est plus qu'opportun, a-t-elle poursuivi, que le cadre bâti que nous produisons, porte en lui les valeurs qui nous sont chères et qui nous représentent et le concours d'idée doit occuper la place centrale dans tout acte de bâtir en lieu et place de l'appel d'offres commercial, déplorant que « les schémas adoptés ne tiennent d'aucune logique urbanistique et ne prennent nullement en compte ceux qui font la réussite de la ville mère ». L'intervenante en veut pour preuve l'image reflétée par la nouvelle de Tizi-Ouzou consistant en une «succession d'opérations ponctuelles dissociées et sans aucune logique d'appropriation de l'espace », relevant au passage, pour souligner ce dysfonctionnement de cette cité urbaine, « la notion de surplus de terrain et celle d'espace résiduel » qui constituent une aberration de l'urbanisme intemporel. « Aucune notification quant à l'implantation des bâtiments par rapport aux accotements n'a été imposée, ce qui a, fatalement, conduit à des réalisations approximatives, incohérentes et difficiles à corriger», a conclu l'intervenante.





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