Algérie

Le verdict attendu pour aujourd'hui Scotland Yard prolonge la liberté provisoire de Khalifa Abdelmoumen



Le tribunalcriminel de Blida doit prononcer aujourd'hui son verdict dans l'affaire deKhalifa Bank, premier volet du plus grand scandale financier de l'Algérie, enl'absence du principal accusé Abdelmoumen Khalifa, dont la mise en libertéprovisoire sous caution vient d'être prorogée par la police de Scotland Yardjusqu'au 22 mai prochain.Lors de la levéede l'audience, après 60 jours du début du procès, la juge Fatiha Brahimi avaitindiqué que les membres du tribunal allaient se retirer pour concertation. MmeBrahimi a tenu néanmoins à préciser que le tribunal ne prononcera pasnécessairement son verdit le 21 mars (ndlr: aujourd'hui), s'il ne parvient pasd'ici là à une décision finale. Dans ce cas précis, la juge a indiqué qu'uneautre date sera alors fixée en présence du collectif de la défense des accusés.Pour Mme Brahimi, la présence de tous les accusés est indispensable et leverdit ne saurait être rendu en l'absence d'un seul accusé. Elle a ajouté, àcet effet, qu'elle usera de toutes les mesures juridiques pour assurer leurprésence. Les accusés en fuite seront jugés ultérieurement par contumace,a-t-elle encore ajouté.Quelque 12.000questions devaient être soumises aux membres du tribunal composé de laprésidente, de ses assesseurs, des juges Bourekhsa et Rahma Ben M'hamed,respectivement président du tribunal de Chéraga et présidente du tribunal deTipaza, et des jurés. La juge Brahimi a affirmé, à titre d'exemple, quel'accusé Akli Youcef, ex-responsable de la caisse principale de Khalifa Bank,est concerné à lui seul par 411 questions. 104 personnes sont accusées dansl'affaire Khalifa Bank, dont 61 poursuivies pour délits et les autres pourcrimes. Les 10 accusés en fuite, à leur tête Rafik Khalifa, seront jugés parcontumace.Le procureurgénéral avait requis une peine de 20 ans de prison ferme avec privation desdroits civiques à l'encontre de 10 accusés, et des peines allant de 7 à 18 ansde prison contre les autres, accusés de crimes. Le PG avait également requisdes peines de 5 ans et de 18 mois à l'encontre des accusés pour délits. 149avocats ont plaidé en faveur des 94 accusés présents à Blida, qui sontintervenus avant la levée de l'audience dans le cadre du procès qui a duré 60jours.Les dix accusésen fuite, à leur tête Rafik Khalifa, seront jugés par contumace. Ce dernier,qui fait l'objet d'une demande d'extradition formulée par l'Algérie, s'estprésenté hier devant les services de police de Scotland Yard dans le cadre del'enquête sur le « blanchiment d'argent et séjour irrégulier », a vu sa mise enliberté sous caution prorogée au 22 mai prochain. La chute dugroupe Khalifa, à l'origine du plus grand scandale financier de l'Algérie, arévélé à partir de 2003 une série de scandales bancaires représentant unpréjudice estimé entre 1,5 milliard et 5 milliards de dollars à l'Etat et auxépargnants. Khalifa Bank, épine dorsale du groupe, avait été mise enliquidation en mai 2003 après la découverte d'un «trou» de caisse de 320millions d'euros, selon l'enquête. Le procès a révélé au grand jour une sériede graves dysfonctionnements administratifs. Tour à tour, desministres en exercice, d'anciens ministres, des chefs d'entreprises publiques,des présidents de clubs ainsi que le premier responsable de la centralesyndicale ont comparu comme témoins au cours de ce procès. Les audiencesavaient démarré le 8 janvier devant le tribunal criminel de Blida, près dequatre ans après l'éclatement du scandale. L'affaire KhalifaBank est le premier volet d'un procès à rebondissements, qui doit se prolongeravec celui de Khalifa Airways, puis des autres filiales du groupe. La plupartdes accusés se sont défendus en affirmant qu'ils «obéissaient aux instructionsde Rafik Khalifa», qu'ils ont décrit comme un patron intransigeant n'acceptantpas que ses subordonnés discutent ses ordres. Le procès a aussi révélé,qu'outre une rémunération au-dessus du taux de marché, Khalifa Bank consentaitdes avantages occultes aux gros déposants: cartes de crédit, cartes de soins,billets d'avion, gratifications en nature... La banque avait réussi ainsi àattirer les dépôts de grandes institutions algériennes, notamment les OPGI, lesagences foncières, la Caisse de retraite et d'autres caisses sociales. KhalifaBank avait été créée en mars 1998 avec un modeste capital de 500 millions dedinars. La banque a accumulé les dépôts de plusieurs institutions etentreprises publiques et étendu rapidement son réseau commercial à la plupartdes villes d'Algérie. Dans le sillage de Khalifa Bank, plusieurs autresfiliales ont été créées par le «golden boy» déchu. Khalifa Airways a été crééeen juin 1999 avec un capital de 5 millions d'euros. Khalifa Informatique, crééeavec 1 million d'euros en 2000, était une filiale à parité de Khalifa Airwayset Khalifa Bank. Ont suivi en cascade sur trois ans Khalifa Prévention, KhalifaCatering, Khalifa Rentcar, Khalifa Confection, Khalifa Edition, KhalifaConstruction, Khalifa Médicament et Khalifa Santé.
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